Michel Pablo

Michel Pablo

Michel Pablo est le pseudonyme sous lequel Michel Raptis est le plus connu. Grec, né à Alexandrie en 1911, il meurt en février 1996 à Athènes. Etudiant à l’Ecole polytechnique d’Athènes, il s’engage en 1928, dans le mouvement ouvrier par le groupe des « archeo-marxistes », s’inscrivant dans « l’opposition de gauche internationale» trotskyste, qui devient IVème internationale en 1938. Militant dans la clandestinité, en Grèce sous la dictature du général Metaxas, puis en exil, Pablo reconstitue la Quatrième internationale en Europe durant la Seconde Guerre mondiale et en devient le secrétaire international. Dès les débuts de l’insurrection algérienne, il oriente la Quatrième internationale dans le soutien à la lutte de libération nationale et au FLN, soutien politique comme très concret, ainsi qu’en atteste la fabrique d’armes montée par les trotskystes au Maroc, à la frontière algérienne. Pablo est arrêté et condamné à l’emprisonnement en Hollande et à sa libération en 1961, s’installe au Maroc, puis en Algérie à l’indépendance.

Nous nous bornerons ici – en renvoyant à d’autres articles plus complets sur la biographie et l’action politique de Pablo – à souligner son action en faveur de l’autogestion, qu’il considère comme la clé stratégique tant de la révolution que du socialisme. C’est d’abord dans le soutien critique à Tito contre Staline lors de leur rupture en 1948 que Pablo rencontre l’importance de l’autogestion. En 1953, il écrit Dictature du prolétariat, démocratie, socialisme (Publications de la IV ème internationale, 1957).

Mais c’est surtout après la fin de la guerre d’Algérie que Pablo s’installe à Alger pour tenter de mettre en pratique l’autogestion afin de remettre en route les « biens vacants » agricoles et industriels abandonnés par leurs anciens propriétaires. Il est un des conseillers de Ben Bella, chargé du bureau des Biens vacants, et un des inspirateurs, avec Mohamed Harbi, Hocine Zahouane, et le soutien de Mohamed Mazas des décrets sur l’autogestion dits « décrets de mars » en 1963. L’importance qu’il accorde à la révolution coloniale et à l’activité en Algérie est au cœur des divergences avec la majorité de la Quatrième internationale, dont il est exclu la même année que celle du coup d’Etat de Boumedienne, en 1965, (il la rejoindra à nouveau en 1993 à la fin de sa vie).

Il constitue en 1965 la TMR IV (tendance marxiste-révolutionnaire internationale) qui devient en 1972 plus simplement TMRI (tendance marxiste révolutionnaire internationale) mettant l’autogestion au centre de son programme.

La revue Sous le drapeau du socialisme, qui paraît en 1962 en tant que publication de la « Commission africaine de la Ivème internationale », devient l’organe de la TMR IV puis de la TMRI. En 1968, la revue publie dans son numéro sur la révolution de mai son article « l’autogestion comme mode d’action »

Il participe à la fondation peu de temps avant Mai 1968 de la revue Autogestion, dont il rédige le numéro spécial L’autogestion en Algérie dont nous publions des extraits En 1973, à partir de l’expérience chilienne, il publie Quel socialisme au Chili ? Etatisme ou autogestion ?.

La Grèce – dont il est exilé de longues années sous les dictatures que ce pays a connues jusqu’à la « chute des colonels » en 1974 – est pour lui une référence, celle de la première expérience de démocratie directe, comme il le développe dans son texte de 1977, « autogestion et socialisme ».

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