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    05/03/14

    Ceralep est une entreprise de Saint-Vallier dans la Drôme qui conçoit et produit des isolateurs en céramique pour des courants à très haute tension. Elle appartenait à PPC Insulators, une société américaine détenue par un fonds d’investissement. Désirant fermer l’usine et plutôt que d’avoir à financer un Plan de « Sauvegarde » de l’Emploi , ce groupe choisira de mettre sa filiale en faillite par des facturations abusives. C’était sans compter sur la détermination des salariés qui monteront un projet de reprise en SCOP. Depuis 2004, cette entreprise se porte bien, à réembauché et augmenté les salaires.

     

    Robert Nicaise, ancien délégué CGT de Ceralep et désormais Président du Conseil d’administration de la SCOP Ceralep, nous explique ici l’histoire de cette entreprise lors d’une réunion qui s’est tenue le 16 novembre à Besançon dans le cadre des 40 ans de Lip.

    Intervention de Robert Nicaise

    Association Autogestion
    5 mars 2014
    http://www.autogestion.asso.fr

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    01/03/14
    Despite being under constant threat of eviction by the state, the recuperated Hotel Bauen in Buenos Aires remains a shining example of workers’ control.

    One of the most emblematic of the over 350 recuperated workplaces1 in Argentina is the Hotel Bauen. Located down the street from the Congressional building and close to the Pink House, Hotel Bauen is seen by all and visited by tens of thousands a year. As with most all of the workplaces in Argentina, from print, metal and ceramic shops to schools, restaurants and health clinics, the workers of the Hotel Bauen began discussing taking back their source of work after not having been paid for months and then being laid off — seeing their future as unemployed workers outside of a totally functioning, yet closed and empty workplace, they did what has become an obvious solution.

    They went back inside.

    Borrowing from the slogan of the Landless Movement in Brazil (MST) — Occupy, Resist, Produce! — workers in Argentina have been taking back their sources of work by the thousands. This is not just an occupation or the formation of a cooperative, however, since the workers are challenging the very foundation of private property, seeing the place where they have worked all of these years as theirs — thus the word recuperate.

    I was fortunate to have been living in Argentina at the time of the retaking of the Hotel Bauen in 2003, when with hundreds of others, led by the workers, the boards were removed from the windows and we went in. It was without a doubt one of the most inspiring moments in my life. There were workers from at least a dozen recuperated workplaces, tons of participants from the then hundreds of neighborhood assemblies, unemployed workers from the movements as well as many from the newly formed autonomous media collectives — ready to record the process. And of course, most important, a core of the workers from the Hotel Bauen who had been meeting together for months in horizontal assemblies, sometimes together with workers from other recuperations, such as the print shop Chilavert and metal shop IMPA, as well as the network of recuperated workplaces, who were all supporting the process.

    Since 2003, the Hotel Bauen has been run directly democratically by the workers, now numbering over 150. While the rooms are rented, and it’s functioning as a hotel as well as a café and bar, it is known amongst movement participants around the world as a crucial gathering space. The dozens of meeting rooms and the auditorium are constantly being used for everything from cultural and literary events by the movements to gatherings of political prisoner support, cooperative networks, alternative media assemblies and book fairs.

    It is this use, as a hotel and central meeting space that makes the Bauen an even more important target of the political system. Almost all recuperated workplaces are forced to defend themselves, often repeatedly, even though there is a law that is allegedly there to protect the process. The workers of Bauen have had to spend a large percentage of their time and creative energies defending their workplace. This is not unintentional — but that is a topic for another article on the role of the state in disrupting, repressing and trying to co-opt movements.

    There is currently another attempt to evict the Hotel Bauen, and of course a massive international campaign to defend it.

    On the first night of the occupation of Bauen, as tensions were mounting, with those of us inside wondering when the police might show up and if we would be able to defend it, Guillermo, now a worker at Bauen, sat down at the grand piano in the lobby and began to play a tune he composed. It is a song that has now become the sort of hymn of the recuperated workplaces. A part of it goes:

    “We are the present and the future

    To resist and occupy,

    The factory will not be closed

    We will raise it together

     

    The factory will not be closed

    We will raise it together.

    To Resist and Resist

    And Occupy

     

    To Resist and Resist

    And Produce.”

    Reprinted from ROAR Magazine

    Marina Sitrin is a writer, lawyer, teacher, organizer, militant and dreamer. She is the editor of Horizontalism: Voices of Popular Power in Argentina (2006, AK Press);

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    27/02/14

    Suite au dépôt de bilan de la coopérative la plus emblématique du groupe, des dissensions fortes apparaissent sur le devenir de Mondragón. Deux tendances se font jour : une, centralisatrice, qui demande une plus forte intégration des coopératives entre elles et une autre, plus libérale, qui admet que le groupe puisse lâcher une coopérative. Ce questionnement pointe les limites actuelles de l’entrepreneuriat coopératif et montre l’urgence d’un débat politique sur les notions de solidarité à une plus grande échelle qu’un groupe de quelques dizaines de milliers de personnes.

    Fondée en 1956 sous le nom d’Ulgor, Fagor Electrodomésticos était la plus ancienne coopérative du groupe. C’était aussi la première coopérative industrielle de par ses effectifs. Après des années de soutien financier, le groupe Mondragón a décidé de jeter l’éponge entraînant ainsi la cessation de paiement de la coopérative en octobre 2013 1 (voir notre article précédent). Le symbole est fort. Quel sera l’avenir de cette entreprise et de ses coopérateurs ? Une solution de reprise de l’entreprise par un actionnaire extérieur est désormais recherchée. Il est probable que Mondragón réintégrera les coopérateurs qui ne seront pas repris dans cette solution mais Fagor ne sera plus une coopérative et ne fera plus partie de ce groupe.

    Au-delà des quelques 2000 coopérateurs et 3600 salariés des filiales à l’étranger dont l’emploi est menacé, le groupe s’interroge sur son avenir. Cet avenir est d’autant plus terni que la coopérative de distribution Eroski, premier employeur du groupe, est aussi en phase de restructuration avec, à la clé, des plaintes de clients et sociétaires qui s’estiment lésés par des obligations perpétuelles que l’établissement avait émises 2.

    Face à cette crise, deux tendances se font jour. Une première articulée autour de Txema Gisasola, président démissionnaire du groupe Mondragón et ancien président de Fagor Electrodomésticos. Récemment mis en minorité au sein du Conseil de direction du groupe pour son soutien à Fagor, il défend l’idée d’une intégration plus forte des entités au sein du groupe. L’autre tendance articulée autour de coopératives qui vont bien économiquement, telles que la Caja Laboral 3 ou Orona 4, défend au contraire une vision décentralisée qui correspond peu ou prou à ce qu’est actuellement le groupe. Aucune alternative ne paraît satisfaisante. La première est centralisatrice et remet en cause une certaine autonomie et donc démocratie des coopératives. La seconde correspond à une vision libérale dans laquelle on admet de facto de laisser tomber une coopérative qui marcherait mal, comme cela a été le cas pour Fagor Electrodomésticos. Existe-t-il une troisième option ?

    Ce n’est pas le caractère coopératif de Fagor qui explique ces difficultés mais le double choc qu’a représenté la récession économique dans l’État espagnol et le recul généralisé du secteur électroménager 5. Eroski n’a pas non plus vu venir la crise est s’est endettée pour financer une croissance qui ne sera finalement pas au rendez-vous. Après une croissance ininterrompue depuis 1956 et des effectifs records de 91 000 en 2008, Mondragón semble désormais sur le déclin.

    Pourtant, l’exemple de Mondragón reste unique : plus d’une centaine de coopératives de travail ont réussi à se fédérer, à se coordonner pour former un groupe original. À la différence d’un groupe capitalistique organisé en filiales d’une holding de tête, on a ici une organisation totalement inverse : les structures de tête émanent des coopératives elles-même contrôlées par les travailleurs-sociétaires. Une véritable sécurité sociale professionnelle a été mise en place garantissant l’emploi à vie. L’éventail des salaires était très fortement réduit par rapport à ce qui existe dans les groupes multinationaux de taille comparable.

    Si l’expérience de Mondragón n’a jamais pu être dupliquée ailleurs, c’est qu’elle a été initiée dans un contexte particulier, celui d’un marché national relativement protégé avant l’entrée de l’État espagnol dans le marché commun européen. Confronté à la concurrence internationale, la taille du groupe s’est révélé insuffisante pour faire face au recul du secteur de l’électroménager dans un contexte de trop forte dépendance au marché espagnol 6. C’est donc à une échelle encore plus grande qu’il faut envisager la solidarité entre unités productives. Mais nous ne sommes plus dans de l’entrepreneuriat mais dans de la construction politique. Seule des régimes obligatoires de partage du revenu envisagés à l’échelle d’un pays ou d’une région permettront de faire face à des chocs externes tout en permettant à des entreprises coopératives de conserver leur démocratie interne.

    Quoiqu’il advienne de Mondragón, cette expérience, comme aimait l’appeler son inspirateur, Don José María Arizmendiarrieta, nous a montré que des travailleurs sont capables de diriger leurs entreprises et de les coordonner entre elles. Mais cela est, hélas, trop souvent oublié…

    1. Cette cessation de paiement a eu pour conséquence le dépôt de bilan de ses filiales étrangères, dont Fagor-Brandt en France.
    2. De nombreuses obligations perpétuelles ont été émises par divers établissements financiers espagnols. Vues comme un placement rentable de type « pêre de famille », elles se vont dévalorisées dans la crise financières, ce qui provoque la fureur des épargnants. Pour se désendetter, Eroski a proposé que ses obligations perpétuelles soit remplacées par des obligations à 12 ans sur la base de 70 % du nominal (cf. Les Echos, 20 janvier 2014).
    3. Banque historique du groupe.
    4. Leader espagnol de la fabrication d’ascenseurs.
    5. A titre d’exemple, en février 2014, le concurrent suédois Electrolux a supprimé 2000 emplois et a cherché à négocier des baisses de salaires de 40 % en Italie.
    6. 30 % des ventes de Fagor Electrodomésticos étaient encore réalisées dans l’État espagnol.

    Association Autogestion
    27 février 2014
    http://www.autogestion.asso.fr

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    24/02/14

    Pilpa, ça commence par une histoire, hélas, banale : une PME qui se fait racheter par un groupe, lui-même détenu par un fonds d’investissement. Il s’agissait pour le groupe de mettre la main sur un marché et des marques pour rationaliser la production, quitte à laisser sur le carreau des salariés. Neuf mois après le rachat, le groupe veut fermer l’usine Pilpa de Carcassonne. Les salariés résistent, obtiennent des indemnités supra-légales. Mais pour certains d’entre eux, la lutte ne s’arrête pas là et la production va se poursuivre sous d’autres formes.

    Pilpa était une entreprise de fabrication de crèmes glacées basée à Carcassonne, filière de la coopérative agricole 3A. Elle offrait ainsi des débouchés commerciaux aux producteurs de lait de la région. Du fait de difficultés économiques, le 11 septembre 2011, 3A cède pour 27 millions d’euros l’entreprise à R&R, un autre fabricant de crèmes glacées, lui-même fusion de deux autres sociétés. R&R appartient au fond d’investissement américain Oaktree Capital Management, ce qui va donner une certaine tournure aux événements qui vont suivre. Pilpa, comme R&R, était spécialisé en marques de distributeur, c’est-à-dire vendue sous des noms tels que Disney, Oasis, Carrefour… En faisant l’acquisition de Pilpa, R&R était plus intéressé à mettre la main sur ces marchés que sur une usine et ses salariés. Ce qui devait arriver, arrivera… Dès novembre, la R&D est fermée car jugée obsolète, entendons par là, concentrée à Plouédern en Bretagne. En février 2012, les 17 commerciaux basés à Toulouse sont licenciés dans la mesure où Pilpa devra désormais vendre ses crèmes glacées au groupe et non plus à ses clients traditionnels. Enfin, le 5 juillet 2012, la nouvelle tombe : l’usine de Carcassonne sera fermée car non rentable. Comment expliquer cette séquence? Pour que la société puisse mener à bien son programme d’acquisition, Oaktree Capital prête à R&R des liquidités, jusqu’à 560 millions d’euros, rémunérées à des taux supérieurs à 8 %. Habile manière d’obtenir de sa société des flux de liquidités en lieu et place de bénéfices qui eux seront taxés. Rien de mieux qu’une société en perte pour justifier des fermetures d’usine et une baisse de la masse salariale… Travail payant puisque l’ensemble R&R sera revendu le 29 avril 2013 à PAI Patners pour une somme confidentielle.

    Oui, mais voilà, les salariés ne l’entendaient pas ainsi. Avec le cabinet Progexa, ils contestent le PSE (Plan de sauvegarde de l’emploi) qui leur est proposé : 8 propositions de reclassement sur 119 salariés. Le 11 décembre 2012, un jugement en référé leur donne raison, le jugeant « insuffisant » sur les mesures de reclassement. La direction présentera alors un autre plan comportant 80 postes dont un seul comme agent de maîtrise alors que la majeure partie des salariés appartiennent à cette catégorie : des déménagements accompagnés de baisses de salaires en perspective. Face à ce PSE, et comme chez les Fralib, les salariés développent un projet de SCOP qui permettrait de conserver les emplois. La direction s’oppose à tout projet de reprise qui maintiendrait une fabrication de crèmes glacées.

    Finalement, c’est avec la direction nommée par le nouvel actionnaire PAI Partners qu’un accord sera trouvé avec les salariés. Tous obtiendront des indemnités supra-légales de licenciements représentant entre quatorze et trente-sept mois de salaire brut ainsi qu’un budget de formation de 6 000 euros par salarié. Côté SCOP, la nouvelle direction ne s’oppose pas à ce qu’une nouvelle entité produise de la crème glacée à la condition toutefois qu’elle n’opère pas sur le marché des marques de distributeur. La direction s’engage à laisser sur place une ligne de production, à subventionner 815 000 euros de machines et matériels divers, à financer 200 000 euros de formation ainsi qu’une étude de faisabilité confiée à un cabinet d’experts. Un peu plus tard, la communauté d’agglomération de Carcassonne fera l’acquisition des bâtiments et des terrains pour revitaliser économiquement le lieu et donc permettre, entre autres, à la SCOP de démarrer.

    A ce jour, seuls 21 salariés restent pour tenter l’aventure de la SCOP qui s’appelle désormais La Fabrique du Sud. C’est peu, certes, mais cela se comprend aisément, car le projet n’est pas sans risque : chaque coopérateur doit apporter 5 000 euros de parts sociales et mobiliser ses allocations chômage sous forme d’ACCRE (Aide au chômeur créant ou reprenant une entreprise). Mais le projet tourne le dos à une certaine forme d’économie globalisée qui a justement provoqué la fermeture de l’usine, celle des économies d’échelle où la production est concentrée dans un nombre d’endroits optimum pour être ensuite expédiée aux quatre coins de l’Europe en camions réfrigérés et sans aucun souci de l’environnement. Le projet de La Fabrique du Sud consiste à produire de la crème glacée de qualité avec du lait frais en provenance de producteurs locaux qui sera pasteurisé sur place, et des fruits provenant des Pyrénées orientales voisines ou des environs. Cette approche s’accompagne d’une démarche de commerce équitable voulant associer à la qualité intrinsèque du produit un prix rémunérateur pour le producteur.

    La Fabrique du Sud porte en elle-même un projet alternatif d’économie dans lequel le qualitatif prime sur le quantitatif. Il ne s’agit plus de produire pour générer des flux de trésorerie pour des actionnaires mais de produire parce que cela répond à des besoins humains de recherche de qualité de vie. Dans ce cadre, le travail trouve sa justification immédiate et se réconcilie avec lui-même. Des 23 millions de litres que réalisait annuellement Pilpa, La Fabrique du Sud n’en fera plus que 2 à 3 millions, mais destinés à être consommés localement. Dans la même veine, son projet est de se diversifier vers d’autres produits laitiers tels que des yaourts. Sur les décombres que nous laisse la financiarisation de l’économie, la Fabrique du Sud n’est-elle pas en train de participer à l’émergence d’un autre modèle économique, plus soutenable, respectueux de l’environnement et dans lequel les individus sont réellement maîtres de leur destin ?

    Association Autogestion
    24 février 2014
    http://www.autogestion.asso.fr

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    17/02/14

    Ce samedi 15 février 2014, on passe devant un salon onglerie et coiffure de quartier, au 50 boulevard de Strasbourg dans le 10e arrondissement de Paris. Surprise, installé-es dans une petite boutique, sur trois postes d’accueil, deux femmes et un homme s’activent à rendre les ongles plus nets et leur redonner du lustre… sous un drapeau de la CGT de l’union locale du 10e arrondissement de Paris. Les clientes et clients, quant à eux, ne semblent pas troublés de ce décor inhabituel et engagent le dialogue avec leurs manucures.


    Elles sont quatre femmes, dont trois chinoises et une du Bangladesh, et un jeune homme, chinois lui aussi. Ils ont de six mois à quatre ans d’ancienneté dans ce salon. Travaillant  beaucoup, dix à douze heures par jour, mais sans fiche de paye, sans papiers, dans des conditions déplorables comme l’a remarqué une récente visite de l’inspection du travail. Cerise sur le gâteau, depuis décembre le patron ne paie plus… déjà deux mois sans salaire. Pour leur patron, propriétaire d’un autre salon, quand est venu le temps des réclamations, quand il s’est agi de signer un dépôt de formulaire pour régulariser la situation des salariés à la préfecture, la réponse a été… la disparition.

    Avec l’aide de l’UD et de l’UL CGT, elles occupent le salon de beauté depuis lundi dernier. Le soutien s’élargit. Aux syndicalistes de la CGT  s’ajoutent l’association « Femmes-Egalité », les militants politiques, les habitants, les clients…

    Oui, les clients, car, quitte à occuper, autant rouvrir le salon mais à leur propre compte. Elles continuent depuis samedi 13 février à offrir leurs prestations aux clients, mais cette fois-ci leurs gains sont conservés en guise de salaire. C’est Lip au bout des ongles : on manucure, on se paie, c’est possible.

    L’union locale CGT du 10e arrondissement informe largement par un tract dans  lequel on peut lire :

    « En conséquence de quoi, les salarié-e-s avec la Cgt, ont décidé dans le cadre de la grève, de rouvrir le salon, samedi 15 février afin de pouvoir se payer. Toutes celles et ceux qui le souhaitent : clients-e-s fidèles ou de passage, mais aussi militant-e-s d’associations, de partis politiques ou syndicalistes… qui veulent soutenir ces employé-e-s, y compris financièrement, sont les bienvenu-e-s. »

    Le syndicat ajoute :

    « Au vu des conditions de travail déplorables (utilisation de produits et de solvants particulièrement agressifs, inhalation de poussières…) qui ont cours dans ce salon, la Cgt fait appel à ses délégués de Comité d’hygiène et sécurité et des conditions de travail (CHSCT) d’autres entreprises, pour assurer une amélioration autant que possible des postes de travail des employé-e-s grévistes. »

    Sans oublier de dire « En même temps, les éléments des différents dossiers de régularisation ont été déposés à la préfecture de police de Paris».

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    17/02/14

    Fralib es una fábrica de procesamiento y empaquetado de hierbas para infusiones situada a unos 20 kilómetros de la ciudad de Marsella, al sur de Francia. El antiguo dueño de la fábrica, la enorme transnacional de químicos y alimentos Unilever, decidió hace 3 años trasladar al extranjero la producción del té Lipton con el fin de ahorrar costos. Con intensas protestas y campañas de boicot, los 80 trabajadores demandaron que la fábrica permanezca abierta, y cuando vieron que esto no era possible, decidieron tomar la producción en sus propias manos.

    Recientemente los trabajadores han reactivado las máquinas de la gran fábrica para producir un lote de té de tila basado en la producción local, y actualmente están buscando maneras de recomenzar la producción a plena capacidad. Fralib es solo una de un de un puñado de fábricas europeas que, teniendo o no un discurso transformador o radical, han avanzado hacia la autogestión de la producción por los trabajadores.

    La ocupación de empresas por trabajadores y su autogestión democrática a través de la toma horizontal de decisiones es una práctica que tiene siglos de historia. Sin embargo, ha resurgido recientemente como fenómeno – especialmente en Argentina en torno al cambio de siglo, país que actualmente cuenta con alrededor de 300 empresas recuperadas, empleando a más de 15 mil trabajadores.

    ¿Puede también este modelo constituir una solución viable en Europa, no sólo para el creciente desempleo y pobreza, sino también para la verdadera explotación y alienación que caracterizan el modo capitalista de producción? Ésta fue la pregunta principal que el primer encuentro europeo de “La Economía de los Trabajadores”, que tuvo lugar el 31 de enero y 1 de febrero en la fábrica ocupada Fralib, intentó contestar. La idea detrás de estos encuentros independientes y autofinanciados nació hace 7 años en Argentina, con su tradición de dos décadas de ocupación de fábricas. Mas tarde, eventos similares se realizaron en Brasil y en México.

    Esta primera edición europea del encuentro reunió no sólo a los trabajadores de las fábricas autogestionadas de Europa (mayormente de Italia, Francia y Grecia), sino también a académicos, activistas, sindicatos y organizaciones que promueven y estudian la autogestión, como la Association Autogestion de Francia y el ICEA, proveniente del Estado español.

    Alrededor de 200 personas de una docena de países asistieron al evento que tuvo lugar entre las intermitentes luces de la maquinaria de la fábrica empaquetadora de té. La traducción paralela a tres idiomas, llevada a cabo por traductores activistas voluntarios de la red Babels, ayudo a derribar las barreras lingüísticas permitiendo la unión de estas experiencias tan distantes geográficamente.
    Además de los anfitriones de Fralib, hubo participantes de Pilpa, una fábrica ocupada de helados de Carcasonne, Francia; de Officine Zero y Rimaflow, dos espacios ex-industriales ocupados por sus trabajadores y otros activistas en Roma y en Milán respectivamente; y de Vio.Me, una de las pocas experiencias de autogestión que hasta el momento han garantizado un estable – aunque limitado – ingreso por sus trabajadores a través de la producción de detergentes ecológicos en su fábrica ocupada de Tesalónica, Grecia. Otro invitado, un trabajador argentino de la fábrica textil Pigüé, intentó también trazar paralelos entre las primeras etapas del movimiento argentino – que surgió en plena crisis-, y el naciente movimiento europeo. Muchas más experiencias en autogestión obrera y economía cooperativa fueron compartidas de lugares tan diversos como Serbia, España, México, Venezuela y Brasil.

    Si bien la voluntad de democratizar la producción y de redistribuir la riqueza “está en el ADN de los trabajadores”, como señala Andrés Ruggeri – un investigador militante argentino y uno de los principales promotores del evento - , las experiencias de ocupación de fábricas y autogestión son tan diversas como los contextos políticos, económicos e históricos en los que ocurren. Usualmente, los trabajadores deben lidiar con una unidad de producción obsoleta o que produce mercancías que no tienen ninguna demanda (como es el caso de Oficina Zero). El ingenio y la creatividad de los trabajadores en estos casos, y lo que es más importante, la estrecha cooperación con la comunidad, puede ayudar a reconvertir la producción hacia productos más útiles y respetuosos con el medio ambiente. En el caso de las fábricas italianas, esta reconversión permitirá, entre otras actividades, rescatar y reciclar equipamiento electrónico.


    Algunos de los desafíos habituales que deben enfrentar las fábricas ocupadas son la represión estatal, grandes trabas burocráticas, falta de un marco institucional apropiado, y la hostilidad de los antiguos dueños, los partidos políticos y los sindicatos burocráticos. A menudo operan en economías que ya están en severa recesión (tal es el caso de Vio.Me y de la mayoría de las fábricas argentinas en el comienzo del siglo 21), y por ende reinsertarse en el mercado y asegurarse un ingreso son metas muy difíciles de conseguir.

    También existen peligros en caso de éxito económico. ¿Cómo pueden los trabajadores proteger el carácter radical del experimento y evitar convertirse en una empresa capitalista cooperativa guiada por el principio de ganancia o usando trabajo asalariado? En torno a esto, muchos participantes resaltaron la importancia de las relaciones cercanas con la comunidad. No es suficiente que la producción esté bajo control de los trabajadores, aunque sí es un primer paso necesario para romper el círculo vicioso de explotación capitalista. La producción también debería ser controlada socialmente; debería ser sensibilizada en materia de política del medio ambiente y fundada en los valores del respeto y la solidaridad.

    Los trabajadores de Vio.Me se hicieron eco de estas preocupaciones al anunciar que, en el estatuto de la naciente cooperativa que tiene como objetivo legalizar sus actividades tras el primer aniversario de la autogestión de los trabajadores, se reconoce la figura del “simpatizante-solidario”. Éste es cualquier miembro de la comunidad que se compromete a consumir cierta cantidad de productos de la fábrica, y que a cambio tiene el derecho a obtener información de primera mano sobre la lucha, a participar en las asambleas de los trabajadores, y a ayudar en la toma de decisiones a través de un voto consultivo. Un puente se construye así entre el control obrero y el control social de la producción.

    Además de un intercambio de ideas y experiencias, también muchos proyectos fueron
    puestos en marcha en este primer encuentro europeo. Trabajadores, activistas, académicos y simpatizantes iniciaron campañas para promover los productos de las fábricas autogestionadas, hicieron acuerdos de intercambio directo de bienes entre las fábricas, asentaron herramientas para el trabajo en red y toma colectiva de decisiones, y elaboraron proyectos que avanzan en la comprensión teórica de la autogestión y la promoción del conocimiento popular de los problemas que la rodean, como por ejemplo el sitio web workerscontrol.net, un recurso multilingüe dedicado al estudio y promoción de la autogestión obrera. Incluso se habló de un fondo de solidaridad que puede surgir del excedente que las fábricas ocupadas puedan tener, el cual ofrecerá financiación a los nuevos emprendimientos y así ayudará a cortar los lazos con el sistema de financiación capitalista.

    Cuando se trata de crear una actividad económica humana basada en la igualdad y en la solidaridad, no hay reglas preestablecidas. La imaginación de los trabajadores y su voluntad de luchar por un mundo mejor son los límites. El evento de “La Economía de los Trabajadores” en Fralib inspiró y motivó todos los involucrados, y quizá haya desencadenado la creación de un movimiento europeo amplio por la ocupación de los medios de producción y por una autentica autogestión obrera.


    Agradecimientos a Florencia Olivera del equipo del Programa Facultad Abierta de la Universidad de Buenos Aires por ayudar a traducir este texto del ingles.

    www.autonomias.net

    Febrero 2014

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    16/02/14

    RESUMEN

    Este trabajo presenta reflexiones sobre el proceso de cambios sociales en la Yugoeslavia socialista y de su contribución histórica a través de los experimentos de autogestión. Así
    se describe en general como fue su origen y exitoso avance hasta las posteriores transformaciones que condujeron a una declinación de la importancia de los Consejos Obreros y la autogestión. Se considera que este es el más amplio intento de introducir la autogestión popular en toda la historia. Por lo tanto, conocer de esta experiencia es importante en estos tiempos de cambio y de propuestas para ser consideradas en la formación y evaluación de políticas públicas.

    INTRODUCCION

    Hace 60 años la Asamblea Federal de Yugoslavia inauguró la autogestión obrera. Este experimento yugoslavo aún hoy en día sigue siendo una fuente abundante de experiencias. Considero que no es sólo útil aprender de los aspectos positivos de esta experiencia, sino también de los errores y limitaciones yugoslavos.
    El profesor Stipe Šuvar, el último presidente (antinacionalista) de la Liga de los comunistas solía describir la experiencia yugoslava en un tono humorístico, pero conforme a su realidad material y cultura subdesarrolladas, como una forma de “autogestión de los pastores”, dado que antes de la Segunda Guerra Mundial en torno a un 75% de la población yugoslava eran campesinos. Edvard Kardelj, un líder comunista, y probablemente el más importante entre los arquitectos del sistema yugoslavo de “autogestión”, destacó en una ocasión que la producción de la electricidad en la Yugoslavia antes de la Guerra era 59 veces inferior al promedio europeo.

    En términos de la debilidad de las fuerzas «subjetivas», el Partido Comunista de Yugoslavia era ilegal y secreto más de veinte años, desde 1920 hasta 1945, lo que reforzó los modelos no democráticos, híper-centralistas y jerárquicos e impidió el desarrollo abierto del movimiento obrero yugoslavo. La población no disponía de suficiente experiencia en la lucha por su autoemancipación. Además, carecía de la necesaria autoestima, conciencia de clase, el imprescindible nivel de educación y la cultura política democrática. La práctica estalinista del Partido Comunista, en particular antes de su ruptura con Stalin, seguramente no servía de ayuda en este sentido.

    EL CAMINO HACIA LA INNOVACIÓN

    Unos identificaron el principio del desarrollo del sistema yugoslavo participativo en los Comités Antifascistas de los tiempos de la Guerra. Éstos fueron creados en 1941 como órganos del poder dual y como expresión de una iniciativa antifascista autónoma en Yugoslavia. Asimismo, los líderes comunistas como Kardelj y Moša Pijade mencionaban posteriormente esos comités antifascistas como las primeras formas del desarrollo de un camino independiente no estalinista de Yugoslavia.
    En efecto, cuando se empezó a allanar el verdadero camino alternativo, no estalinista fue después de la ruptura histórica con la Unión Soviética en 1948. Entonces los  líderes yugoslavos se vieron obligados a legitimar este cambio político en términos ideológicos. Según parece, optaron por volver a sus intentos anteriores de introducir la autogestión (como la Comuna de París), así como a «El Estado y la Revolución» de Lenin etc. Este período de retrospección, introspección e innovación desembocó en el abandono del programa forzoso de colectivización, culminando con las primeras leyes (1950) que dieron lugar a la socialización de la mayor parte de las industrias  nacionalizadas. Ese paso fue precedido por la constitución del primer comité obrero en Solin, una ciudad costera croata, en 1949.

    Aparte de los comités obreros, los intentos de introducir una cierta dosis de  autogestión se extendieron a los consejos locales, y, en parte, a los consejos directivos en las instituciones educativas, culturales, científicas, sanitarias, y de otro tipo. Éste no es el lugar para un debate profundo sobre los tipos de estas instituciones, sin embargo, resulta preciso decir unas palabras sobre la así llamada “autogestión obrera”. Los comités obreros estaban integrados por tres representantes obreros, pero no eran independientes. Su función consistía en cogestionar las empresas junto con los expertos y directores empresariales, que, por su parte, – según la normativa de la división de trabajo – estaban encargados de ejecutar las decisiones de los comités obreros y del funcionamiento cotidiano de la empresa.
    En estas nuevas condiciones, Yugoslavia empezó a reconstruirse, alcanzando pronto un grado de crecimiento y desarrollo impresionante y la transformación de una semicolonia pobre y rural en un país fuertemente independiente, semidesarrollado e industrializado (aunque todavía con agudas desigualdades y disparidades regionales). Aun así, se alcanzó un enorme mejoramiento del estándar de vida en los ámbitos tales como educación, salud, sanidad, derechos de los obreros, seguridad social etc. La asistencia social, salud pública, y política de viviendas sociales estaban a nivel mundial.

    De hecho, Yugoslavia tenía el nivel más alto de derechos de obreros, incluso en escala mundial, aunque, claro, no tenía el más alto estándar de vida. Cabe destacar que el desarrollo yugoslavo nos demuestra la posibilidad de conseguir un alto nivel de productividad en un sistema post-capitalista. Durante un cierto período en los 1960, Yugoslavia tenía la segunda mayor tasa de crecimiento del PIB a nivel mundial, sólo por detrás de Japón. Éste es obviamente un buen argumento contra aquellos que sostienen que la democracia industrial o participación obrera es de algún modo «ineficiente».

    LAS LIMITACIONES SOBRE LA DEMOCRACIA

    Ya he mencionado anteriormente unos factores objetivos y subjetivos que impidieron que el sistema de autogestión se hiciera más consistente. Ahora los voy a abordar más concretamente.

    En primer lugar, la economía democrática relativamente participativa a nivel de empresas funcionaba dentro de un sistema autoritario más amplio del monopolio político. Ésta era la contradicción fundamental del sistema yugoslavo y la razón por la cual exigir una democratización política más directa era de suma importancia. Sin embargo, este concepto de democratización de clase al final fue sustituido por una descentralización nacionalista y burocrática que no cuestionaba la posición de las élites políticas y burocráticas. A pesar de unos intentos dudosos, el partido y la maquinaria del estado nunca consiguieron ser “autoliquidables”, y en la sociedad no existía otra fuerza que pudiera o tuviera capacidad para realizar esa tarea para ellos.
    En segundo lugar, y vinculado con lo anterior, las intervenciones sociales y democratización económica eran concebidas y dirigidas desde arriba, y no por el movimiento democrático directo desde abajo. La triste realidad – tomando en consideración el nivel bajo de la conciencia de clase y la autoorganización popular – es que aparte del Partido Comunista no había nadie que pudiera hacerlo. Las implicaciones paternalistas de esta situación dificultaban aún más el desarrollo de la conciencia democrática de autogestión.

    Un aspecto muy importante de este problema consiste en que los sindicatos no ostentaban un papel independiente, como luchadores y activistas, sino que se consideraban más bien como un tipo de “correa de transmisión” para la línea del partido y el régimen. En realidad, no existía una oposición socialista seria, ni pluralismo en la vida política, social y cultural. Tampoco existían medios libres (convencionales) y menos aun las formas de democracia participativa en la producción y regulación de los medios.

    Un problema relacionado con esto consistía en el hecho de que los obreros a menudo no eran conscientes, o por otras razones, no hacían uso de sus derechos, así que, por ejemplo, un análisis del proceso de toma de decisiones llevado a cabo en un comité local mostró que los así llamados autogestores aceptaban alrededor de 98% propuestas presentadas por la burocracia. De manera similar, los ciudadanos tenían el derecho de revocar los funcionarios electos, pero nunca lo ejercieron.
    En tercer lugar, el subdesarrollo de las fuerzas productivas, tanto objetivas como subjetivas, reforzó en las empresas la posición de los burócratas y directores los cuales las dirigían de facto, en lugar de los comités obreros que ostentaban solamente la función de control.

    Este estado de las cosas consolidó aún más la situación en la cual los expertos estaban más estrechamente vinculados con los estratos dirigentes tecnocráticos – que gozaban a menudo de un fuerte apoyo del partido, y en particular de la burocracia estatal. Además, esos expertos no estaban realmente sometidos al control de los comités obreros que eran rotativos y susceptibles de frecuentes cambios.
    Asimismo, no existía ni una red de de las agencias asesoras que pudieran prestar apoyo a los comités obreros en su papel democrático de planificación. Por lo tanto, los comités obreros en muy raras ocasiones estaban en posición de proponer los planes económicos alternativos a aquellos presentados por los directores y sus expertos. Además, la burocracia estatal y los estratos dirigentes mantuvierom el monopolio sobre la reproducción extendida, así que la tasa de explotación creció en los anos setenta y ochenta, como lo mostró el dr. Ivan Jakopovic.

    En su investigación, el profesor Josip Obradovic (1972) llegó a la conclusión - partiendo de una serie de indicadores empíricos - que el poder y la influencia del estrato dirigente eran 200 veces mayores respecto a los que tenían los obreros en la producción. Esta disparidad en el poder se profundizó aún más a los niveles más altos de toma de decisiones. Los representantes en los parlamentos nacionales y en la Asamblea General eran en mayor parte los miembros del partido que estaban bajo el auspicio del escalón más alto de la burocracia del partido. Los directores de las empresas y los políticos de partidos – aunque no siempre los miembros oficiales del partido – fueron manipulados en el fondo por la maquinaria del Partido comunista
    cada vez mas burocrática (lo que acompañaba el desarrollo de sus propios intereses clientelistas), a pesar de que estaba prevista la auto-abolición del partido como un órgano administrativo, por lo que en 1952 cambió su nombre a Liga Comunista. Ésta consiguió mantener su posición en la sociedad y la homogeneidad esencial de los intereses burocráticos, mientras que las masas permanecieron mayoritariamente desorganizadas, fragmentadas y manipuladas a través de las estructuras de toma de decisiones económicas, sociales y políticas supuestamente autogestionarias (aunque en realidad era controlada por la burocracia).

    En cuarto lugar, lo que del mismo modo limitaba el desarrollo de una cultura política democrática era la mentalidad patriarcal. Esto, en parte, se manifestaba en el hecho de que la posibilidad de permitir la participación de los alumnos y estudiantes en la toma de decisiones a nivel de escuelas primarias y secundarias nunca fue contemplada en serio. Era ilógico esperar que los alumnos que nunca habían sido educados en las escuelas de democracia, sino que durante el período más importante de su desarrollo personal y social habían sido criados para ser obedientes, pudiesen llegar a ser unos individuos autogestionarios.

    En quinto lugar, una gran parte de la población en realidad estaba excluida de los procesos autogestionarios. Éste obviamente era el caso de la población rural. La única excepción en este sentido era una forma muy elemental de la toma de decisiones cooperativa la cual existía en los consejos locales de aldeas. Además, el militar y el partido no estaban sometidos al control democrático desde abajo. Algo paradójicamente, la jerarquía de las relaciones dentro del partido y su relación con la sociedad también desacreditaron la idea de autogestión como tal en los ojos de la población. Asimismo, ayudó a los burócratas y nacionalistas, como por ejemplo Slobodan Milošević, a monopolizar esas instituciones.

    A la creación de una cultura humanista y de una autogestión cultural tampoco se prestaba suficiente atención (lo que en parte se puede entender si se toma en consideración la prisa por acumular la riqueza y elevar el estándar material de vida). Aquí me refiero a la cultura en su sentido común, pero sobre todo en el sentido gramsciano más amplio de la “cultura integral” y civiltá. La cultura tiene la máxima importancia para romper con la estricta división de trabajo según las clases. Por un lado, porque eleva el nivel de educación de los obreros y ciudadanos, refuerza su necesidad y sus aspiraciones, y por otro, porque la autogestión es insostenible a menos que se extienda a la reproducción democrática de una nueva hegemonía cultural socialista y autogestionaria.

    Sin embargo, cuando los intereses nacionalistas retomaron el papel principal, apareció de nuevo la carga del pasado violento, pero esta vez con su máxima fuerza. Luchando contra el fascismo con los métodos fascistas (lo que se evidenciaba sobre todo en los juicios masivos llevados a cabo ante los tribunales militares y en los asesinatos sin previos juicios en el período después de la Guerra) y luchando contra el estalinismo con los métodos estalinistas (por ejemplo, campo de concentración en Goli Otok), el nuevo régimen yugoslavo creó las subculturas de odio y desconfianza que eran secretas y escondidas (y en su inicio, claro, minoritarias). Esta reacción
    nacionalista y pro-capitalista iba erosionando fuertemente la posición de los valores humanistas en la sociedad.

    LA CRISIS DE LA RESPONSABILIDAD Y LAS INICIATIVAS

    Una serie de problemas adicionales estaba vinculada con el problema del mercado. Por un lado, las empresas carecían de la autonomía del mercado, y estaban a menudo bajo el control político paternalista. Además, el gobierno tenía la peligrosa costumbre de nacionalizar las pérdidas producidas por las empresas improductivas. Por consiguiente, los obreros frecuentemente no dependían de las decisiones de su propia autogestión, lo que erosionaba su responsabilidad, y, en consecuencia, su motivación intrínseca y su interés para ayudarse a sí mismos, disminuyendo de este modo también su compromiso con la libertad a través de la autogestión.
    Por otro lado, la mercatización y falta de cohesión entre varias unidades económicas de autogestión (en particular, a partir del final de los años sesenta) condujeron a nuevas desigualdades, una enorme deuda externa debido a los préstamos imprudentes, inflación, escasez de bienes, viviendas etc. Los principios del mercado impulsaron los intereses propios, competencia entre las empresas, consumerismo y la extensión de la influencia económica, política e ideológica del Oeste, además de los chantajes desestabilizantes por parte del FMI. Junto con el creciente problema de “xenomanía“ (en forma de la creciente adoración acrítica e imitación del Oeste capitalista y altamente desarrollado), dichas dificultades económicas revelaron los problemas del socialismo en un país). En lo que se refiere al debate sobre el mercado, unos autores (como por ejemplo Catherine Samary, 1988) trazaron la posibilidad de conseguir una “síntesis más alta” de planificación e iniciativa a través de una planificación descentralizada, democrática y participativa. Yugoslavia incluso llegó a establecer unas formas de la planificación descentralizada a través de la comunicación económica y planificación común en las cuales participaron los delegados (profesionales dirigentes) de las organizaciones económicas y sociales que permitieron una colección de informaciones sobre la demanda y oferta más rápida y menos dañosa en comparación con aquéllas que podía proveer el mercado. Estas y otras formas de planificación descentralizada podían aportar numerosas ventajas
    que tenía un sistema de mercado frente a un sistema con una planificación burocrática y centralizada, pero sin las bofetadas que a menudo son pegadas a la economía y la sociedad “por la mano invisible”.

    Este tercer camino, que se puede considerar como un camino intermedio entre la planificación central y “socialismo del mercado“, convencionalmente entendido, permaneció sólo una posibilidad abstracta, al igual que la perspectiva del socialismo democrático en general. La democratización verdadera a través de la lucha social desde abajo no era una posibilidad lo suficientemente real, si se toma en cuenta la inexistencia de una organizada y progresiva oposición política y sindical al régimen y al sistema existente. Los comunistas y socialistas yugoslavos no supieron valorar este dinamismo interno del sistema a través del pluralismo político, social y cultural, que es la precondición esencial de progreso y de la sostenibilidad a largo plazo del
    nuevo orden post-capitalista. La experiencia de un verdadero pluralismo democrático y participativo es en realidad el camino más apropiado para el desarrollo social igualitario.

    Para resumir, el experimento yugoslavo de autogestión, a pesar de que era pensado para el largo plazo, no era ni lo suficientemente integral ni tenía suficientes vínculos orgánicos con las masas. Pero aún así era el más abarcativo intento de introducir la autogestión popular en toda la historia. Por lo tanto, su análisis es un buen punto de partida para el futuro.

    REFERENCIAS
    JAKOPOVÍC, I., Eksploatacija i kraj socijalizma (Exploitation and the End of
    Socialism), 1989., manuscrito no publicado .
    OBRADOVÍC, J., Distribucija participacije (Distribution of Participation), Revija
    za sociologiju, No.1, 1972.
    SAMARY, C., Plan, market and democracy: The experience of the so-called
    socialist countries, International Institute for Research and Education,
    Amsterdam, 1988.

    Revista Venezolana de Economía Social
    Año 10, Nº 19, Enero - Junio 2010, pp. 23-30,
    ISSN 1317-5734
    Universidad de Los Andes (ULA) NURR-Trujillo. CIRIEC-Venezuela

    revistacayapa@cantv.net

    (Traducción: Marianela Díaz y Benito Díaz)

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  • English
    14/02/14
    This first European “Workers' Economy” gathering brought together workers of self-managed occupied factories with academics, activists and organizations that promote and study self-management.

    Fralib is a herb processing and packaging factory located 20-odd kilometres away from the southern French port city of Marseille. The previous owner of the factory, chemical and agri-food giant Unilever, decided 3 years ago to move production of Lipton tea abroad to save on labour costs. The 80 workers, through protest and boycott campaigns, have demanded that the factory stays open and, after this proved impossible, they decided to take production into their own hands. They have recently restarted the machines of the big factory to produce a test batch of linden tea based on local produce, and they are currently looking for ways to restart production in full capacity. It is one of a handful of European factories that, with or without a radical or transformational discourse, have moved towards workers' self-management of production.

    The occupation of businesses by workers and their democratic management through horizontal decision-making processes is a centuries-old practice, that has however reemerged around the turn of the century -most prominently in Argentina, where currently there are about 300 workplaces "recovered" by about 15.000 workers.

    Can this model also constitute a viable solution in Europe, not only to growing unemployment and poverty, but also to the very exploitation and alienation that lie at the core of capitalist production? This was the main question that the first European “Workers' Economy” international meeting, held on January 31 and February 1 at the occupied factory of Fralib, tried to address. The idea behind these independent and self-funded events was born 7 years ago in Argentina, with its 2-decade long tradition of factory occupations. Soon after similar events were held in Brazil and Mexico.

    This first European edition of the gathering brought together not only workers of the self-managed occupied factories from around Europe, but also academics, activists, trade unions, and organizations that promote and study self-management, such as French Association Autogestion and Spanish ICEA. About 200 people coming from a dozen of countries attended a complex event held among the blinking lights of the tea packing machinery of the company. Parallel translation to 3 languages, carried out by activist-translators' volunteer network Babels was instrumental in bringing down the language barrier and joining together so many different and geographically distant experiences.

    Participants, apart from hosts Fralib, included Pilpa, an occupied ice-cream factory from Carcassone, France; Officina Zero and Rimaflow, two ex-industrial spaces occupied by their workers and other activists in Roma and Milan respectively; and VioMe, one of the few self-managed experiences so far to have achieved a stable -although limited- income for the workers, through the production of ecological detergents in their occupied factory in Thessaloniki, Greece. Another guest, an Argentinian worker of the Pigüé textile factory, tried to draw parallels between the early stages of the movement in crisis-stricken Argentina and the nascent European movement. Many more experiences in workers’ self-management and cooperative economy were shared from places as diverse as Serbia, Spain, Mexico, Venezuela and Brazil.

    Although the will to democratize production and redistribute wealth “is in the DNA of workers”, as Andrés Ruggeri, militant Argentinian researcher and one of the main promoters of the event, pointed out, experiences of factory occupation and self-management are as diverse as the political, economic and historical contexts they take place in. Often the workers have to deal with a production unit that is obsolete or produces products that do not have demand (this is the case of Officina Zero). The inventiveness and creativity of the workers in these cases, and most importantly their close cooperation with the wider community, can help reconvert production towards more useful and environmentally sound products. In the case of the Italian factories, this reconversion will permit, among other activities, salvaging and recycling electronic equipment.

    Common challenges faced by occupied factories include state repression, huge bureaucratic hurdles, lack of institutional framework, and the hostility of the ex-owners, political parties and bureaucratic trade unions. They often operate within economies that are already in great recession (such is the case of VioMe and most Argentinian factories in the early 21st century) and thus re-entering the market and ensuring an income are tough feats to accomplish.

    Dangers also lie ahead in the case of economic success. How can the workers safeguard the radical character of the experiment and avoid becoming an “alternative” multi-shareholder capitalist enterprise guided by the profit principle or using wage labour? In answer to that, many participants pointed towards the close relationship with the wider community. It is not sufficient for production to be worker-controlled, although it is a necessary first step to break the vicious circle of capitalist exploitation. Production should also be socially controlled, it should be environmentally and politically sound and grounded on the values of respect and solidarity.

    The workers of VioMe echoed these concerns when they announced that, in the statute of the upcoming cooperative that is aimed at legalising their activity after their first anniversary of workers' self-management, they recognise the figure of the “solidarity supporter”. This is any member of the wider community that commits themselves to consuming a certain amount of products of the factory, and in exchange has the right to have first hand information about the struggle, participate in workers' assemblies, and help in decision making through an advisory vote. A bridge is thus built between workers' and social control of production.

    Apart form an exchange of ideas and experiences, many concrete projects were set in motion in this first European meeting as well. Workers, activists, academics and supporters initiated campaigns of promotion of the products of self-managed factories, agreed on direct exchange of goods between factories, put in place instruments of networking and collective decision making, and elaborated projects that advance theoretical understanding of self-management and promote popular understanding of the issues surrounding it, such as the web page workerscontrol.net, a multilingual resource dedicated to the study and promotion of self-managed workplaces. There was even mention of a solidarity fund created out of any surpluses that the occupied factories might have, which will provide funding for new endeavours and will thus help cut the ties with the capitalist financial system.

    When it comes to creating a humane economic activity based on equality and solidarity, there are no predefined rules. The workers' imagination and their will to struggle for a better world are the only limits. The “Workers' economy” event at Fralib was inspiring and empowering for everyone involved, and it might well have sparked the creation of a Europe-wide movement of occupation of the means of production and of workers' self-management.

    Reprinted from autonomias.net

    Theodoros Karyotis is a sociologist, translator and activist participating in social movements that promote self-management, solidarity economy and defense of the commons in Greece.

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  • French
    14/02/14

    La première édition européenne des Rencontres internationales « L’Économie des travailleurs » s’est tenue les 31 janvier et 1er février dans l’usine occupée par les Fralib à Gémenos. Andres Ruggeri, anthropologue à la Faculté de philosophie et de lettres de l’Université de Buenos Aires (UBA) est l’initiateur de ces rencontres. Le programme « Faculté ouverte » qu’il a créé à l’UBA en mars 2002 a été déterminant pour le développement du mouvement des entreprises récupérées argentines. Ce programme est aujourd’hui remis en cause par la nouvelle direction de l’UBA (voir en fin d’interview). Retour sur dix ans de combat.

     

    Pourrais-tu nous décrire le programme « Faculté ouverte » ?

    C’est un programme créé par un petit groupe de professeurs et d’étudiants trois mois après les mesures de contrôle des changes prises par le gouvernement argentin en décembre 2001 qui ont précipité la chute de l’économie argentine. Un changement politique à la direction de l’Université de Buenos Aires nous a permis d’initier un programme universitaire de soutien aux mouvements d’auto-organisation qui surgissaient de toutes parts. Bien que nous n’ayons pas de budget, nous voulions apporter notre expérience militante et nos compétences techniques aux assemblées populaires et aux occupations d’entreprises. Très rapidement, nous nous sommes spécialisés dans le soutien aux entreprises récupérées par leurs travailleurs (ERT).

    Notre activité comporte aujourd’hui trois dimensions. Un support industriel et juridique aux ERT pour diagnostiquer l’état des équipements et les aider à redémarrer la production, réalisé avec des équipes universitaires d’ingénieurs et d’avocats. Un travail d’enquête permanent sur les ERT qui ont donné lieu à quatre rapports en 2002, 2009, 2010 et 2013. Enfin, la constitution d’un centre de documentation situé au sein de l’imprimerie récupérée Chilavert en convention avec l’UBA. Nous travaillons de concert avec le Mouvement National des Entreprises Récupérées et tous les autres regroupements qui en sont issus à l’exception d’un seul qui, selon nous, présente une dérive affairiste.

    Quelle est l’origine des rencontres « L’économie des travailleurs » ?

    Nous nous sommes vite aperçus que ce mouvement de reprise des entreprises est non seulement pratique mais porteur d’une théorie. Nous avons alors voulu articuler les pratiques des entreprises récupérées et les apports des chercheurs. Grâce au centre de documentation, nous avions bâti des relations internationales avec des équipes de divers pays. Nous avons alors décidé d’organiser des rencontres internationales que nous avons baptisées « Économie des travailleurs » pour  élargir le mouvement aux multiples formes de luttes du monde du travail qui pouvaient s’y agréger.

    L’objectif de ces rencontres est de construire un lieu de discussion sur l’appropriation de l’économie par les travailleurs. Nous voulons favoriser les liaisons entre les organisations et bâtir des concepts qu’elles puissent s’approprier. Il est urgent que les partis de gauche reconstruisent de la théorie. Les deux premières rencontres ont eu lieu à Buenos Aires en 2007 et 2009, la troisième rencontre s’est tenue au Mexique en 2011 et la quatrième dans le Nordeste du Brésil en 2013. Dès la première édition, 300 personnes ont convergé de toute l’Amérique du Sud, du Mexique, du Canada, des Etats-Unis et d’Afrique du Sud. Mais l’Europe et l’Asie étaient les grandes absentes. J’ai été en Chine en mai 2013 pour proposer une rencontre régionale. Beaucoup de militants sont intéressés par l’expérience argentine. Ils veulent monter des coopératives pour lutter contre les privatisations et l’exploitation dans la construction et l’électronique.

    Quelles leçons pouvons-nous tirer de ces premières rencontres européennes ?

    L’Europe a une forte tradition autogestionnaire mais elle l’a, hélas, oubliée. Les conditions d’une résurgence sont là mais les expérimentations sont portées par des groupes isolés, à tel point que ce sont des argentins qui ont pris l’initiative d’une rencontre en Europe ! Hernan Harispe, président de l’Association Solidarité Provence Amérique du Sud, avait, avant son décès en septembre dernier, établi les premiers contacts avec les Fralib, l’Association Autogestion, et d’autres partenaires européens pour co-organiser cette édition.

    Bien qu’elle ait été montée en un temps record – deux mois – elle a réuni près de deux cents participants d’Amérique et d’Europe, provenant d’entreprises récupérées, de mouvements autogestionnaires ou de syndicats, notamment de France, d’Italie, de Grèce, d’Espagne et de Serbie. Au total, douze nationalités étaient représentées. Je n’ai pas constaté de différences majeures d’approche entre cette rencontre et celles qui se sont déroulées en Amérique latine. Elle a permis une discussion fraternelle entre différentes tendances politiques dans un but commun. C’est une bonne impulsion pour la prochaine rencontre mondiale qui se tiendra au Venezuela en juillet 2015. Ces échanges aideront à développer des synergies entre les différentes expériences.

    Suite à un changement politique à la tête de l’Université de Buenos Aires, le programme Faculté Ouverte a été supprimé en décembre 2013. Signez la pétition pour le maintien des financements :

    http://www.change.org/petitions/graciela-morgade-contin%C3%BAe-y-profundice-las-tareas-del-programa-facultad-abierta-y-el-centro-de-documentaci%C3%B3n-de-empresas-recuperadas?recruiter=79355943&utm_source=share_petition&utm_medium=email&utm_campaign=petition_invitation

    Association Autogestion
    14 février 2014
    http://www.autogestion.asso.fr

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  • English
    13/02/14

    Begun in the spring of 2013, WORCs (Worker-Owned Rockaway Cooperatives) is an initiative to rebuild after Sandy in a way that addresses both the storm’s impact and the long-term systemic issues in the neighborhood. The program’s goal is to equip Far Rockaway residents with the skills and financing to launch small, worker-owned businesses that fill a need in their community. So far, the group has developed plans to launch five worker-owned businesses: a construction company, a bakery, a health food store, an entertainment collective and a restaurant. They are now in the process of turning these plans into realities.

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