Array
-
French04/12/13
Les éditions Syllepse viennent de publier Chine : un capitalisme bureaucratique de Au Loong Yu dont de nombreuses pages sont consacrées au luttes sociales et écologistes en Chine. Nous en publions un passage sur une lutte où les ouvriers reprennent des mains des bureaucrates, pour un temps, la gestion d’une entreprise destinée à être privatisée1. Bien que ce conflit remonte à 2000, ne doutons pas que depuis d’autres luttes autogestionnaires ont dû éclore en Chine.
Parmi les quelques cas de résistances victorieuses aux privatisations, il y a, en 2000, la lutte des travailleurs de l’usine de fabrication de papier de Zhengzhou. Les travailleurs ont transformé avec succès le syndicat officiel en véritable syndicat et ont fait de même avec l’assemblée des délégués du personnel contrôlée par le parti.
La Fédération syndicale de Chine, que ce soit nationalement ou régionalement, n’a joué aucun rôle dans la résistance aux privatisations. Au contraire, l’organisation syndicale apportait son aide aux secrétaires du parti pour mener à bien les privatisations ou se contentait de rester l’arme au pied.
Si au niveau des entreprises elles-mêmes les choses étaient plus complexes, en règle générale le syndicat ne faisait guère. Les Assemblées de délégués du personnel ont eu le même destin que le syndicat : elles ont elles aussi complètement failli en tant qu’institution ouvrière. Les choses ont pu toutefois tourner dans certains cas différemment quand les travailleurs se sont organisés. Ce qui est déterminant, c’est en fin de compte le rapport de forces au sein de l’entreprise, celui-ci étant la conséquence de l’histoire locale et de la renaissance des traditions ouvrières.
Au tournant du siècle, la papeterie d’État de Zhengzhou compte environ deux mille salariés. L’usine est relativement prospère jusqu’en 1988 quand la vieille direction est écartée et remplacée par des dirigeants corrompus qui s’emploient à la piller systématiquement jusqu’à la mettre en quasi-faillite. En avril 1995, la municipalité ayant décidé de stopper la production à cause de la pollution, les travailleurs sont déclarés xiagang, c’est-à-dire qu’ils sont mis en chômage technique sans salaire. En juillet 1996, le nouveau directeur, Chen Wenhui, qui n’a pas réussi à vendre les entrepôts de l’usine à cause de la mobilisation, réussit à vendre l’usine à une société d’investissement, Fenghua. En octobre 1997, Fenghua négocie avec la municipalité et s’engage entre autres à faire des investissements dans l’usine, à reprendre la production, et à payer les arriérés de salaires. Convoquée en novembre, l’assemblée des délégués du personnel apporte un soutien enthousiasme au plan de rachat. En août de l’année suivante, la municipalité soutient à son tour la reprise des actifs de la papeterie par Fenghua. Le montant du rachat dépasse les 100 millions de yuans et Chen Wenhui est désigné comme directeur général de la nouvelle société.
Au cours de l’année 1999, le directeur hypothèque secrètement les terrains sur lesquels est bâtie l’usine auprès d’une banque et vend pour des millions de yuans d’actifs à un très bas prix. En août 1999, il dévoile son plan : transformer l’usine en zone résidentielle. Comprenant qu’ils ont été trompés, les travailleurs commencent à s’organiser au sein du syndicat de l’entreprise. Tout en menant une enquête sur la transaction, ils envoient plus de deux cents motions au ministère et aux dirigeants pour exiger l’annulation de la transaction. En octobre, la commission gouvernementale établie pour traiter le dossier soutient la vente et déclare que « la réforme du pays ne fera pas marche arrière ». À la fin octobre, Chen Wenhui convoque l’Assemblée des délégués et tente de la manipuler, mais cinquante des représentants du personnel contre cinq votent une résolution demandant l’arrêt immédiat de la transaction. Dix jours plus tard, les travailleurs rentrent à l’usine pour expulser la direction de la Fenghua, qui parviendra néanmoins à reprendre ultérieurement le pouvoir. Le 12 novembre, les délégués du personnel découvrent le plan de Fenghua de vendre tout le site industriel. Les travailleurs entrent alors rapidement en action. Au nom de l’assemblée des délégués, ils s’emparent du titre de propriété du terrain au registre du cadastre. Le 7 juin 2000, ils expulsent à nouveau la direction, prennent le contrôle de la papeterie et reprennent la production. Ils mettent alors en place une nouvelle direction, parmi laquelle se trouve l’assistant de l’ingénieur en chef, Li Jiaqing, et une ouvrière à la retraite, une femme très populaire, Liu Yurui.
Le gouvernement déclenche sa contre-attaque le 7 août avec l’arrestation de Li Jiaqing. Le lendemain matin, la commission gouvernementale envoie cinq cents policiers qui encerclent l’usine et y pénètrent par la force. Les quarante ouvriers présents à l’intérieur du site résistent à l’attaque, mais ils sont délogés très brutalement par les forces de l’ordre. La police procède à des arrestations donc celle de Li Jiaquing. L’usine étant occupée par la police, la commission gouvernementale convoque les délégués du personnel pour tenter de les obliger à soutenir la cession de l’entreprise. En vain ! La municipalité abandonne alors tout espoir de sauver le plan de cession de l’entreprise. Les travailleurs reprennent possession de l’usine et, le 16 septembre, ils se dotent d’une nouvelle direction de la section syndicale dont Liu Yurui est la présidente. En janvier 2001, la municipalité cède, annule arguments et mouvements 139 la transaction et transmet la gestion de l’entreprise au syndicat. Le 9 janvier, les travailleurs prennent officiellement en main l’entreprise et exigent que la société soit une propriété de l’État. Devant le refus du gouvernement, les travailleurs sont contraints à créer leur propre entreprise. Convoquée en 2002, l’assemblée des délégués du personnel fonde la nouvelle société. De sa prison, Li Jiaqing avait écrit à Liu Yurui : « J’ai appris que notre propriété collective, à nous les travailleurs, celle pour laquelle nous avons tant transpiré, nous a été rendue. J’ai entendu dire que les travailleurs ont pleuré en entendant la nouvelle. […] Cette propriété a été créée au cours des quarante années passées par la sueur de centaines de travailleurs. Plusieurs d’entre eux sont morts et leurs âmes nous observent pour voir si nous pouvons sauver notre propriété. Nous ne pouvons pas les abandonner. J’ai travaillé dans cette usine pendant trente années et, alors que je suis dans la dernière étape de ma vie, j’espère que je peux encore faire quelque chose pour sauver l’entreprise […] Je suis prêt à entrer debout en prison et à en sortir à l’horizontale. Quand on ne craint plus pour sa vie, aucun diable ne peut nous vaincre. Je suis absolument certain que ces escrocs privilégiés, ayant échoué à nous prendre notre entreprise, prendront leur revanche sur nous en me traînant devant les tribunaux, afin de piétiner l’honneur du prolétariat de cette papeterie 2. »
L’événement a eu d’importantes répercussions. Dans les quelques années qui ont suivi la concession du gouvernement à la lutte des travailleurs, une douzaine d’entreprises d’État du Zhengzhou ont réussi à faire annuler les plans de privatisation.
Notes:
- Les sources concernant ce mouvement proviennent principalement des articles des travailleurs ou des soutiens mis en ligne. Ces documents ont pratiquement tous disparu, à l’exception de quelques-uns que l’on peut trouver sur www.maostudy.org/2000-10/henan1.txt, consulté le 23 décembre 2009. ↩
- Li Jiaqing et quelques autres seront poursuivis pour « troubles à l’ordre social ». Le procès s’ouvre le 13 février 2000 dans une salle bourrée à craquer de travailleurs et lorsqu’il entre dans la salle d’audience, Li Jiaqing est acclamé aux cris de « Vive Li Jiaqing ! ». Les charges contre lui seront ultérieurement abandonnées et il sera relâché. ↩
Association Autogestion
4 décembre 2013
http://www.autogestion.asso.fr
http://www.syllepse.net/lng_FR_srub_37_iprod_581-La-Chine-un-capitalisme...Κριτικές Βιβλίων, Ασία, Κίνα, Robi Morder, Εργατικός Έλεγχος, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη ΕποχήMediaΝαιΝαιNoΌχι -
French02/12/13
A la suite d’un conflit social, les 252 salariés du Journal de Québec, propriété du groupe de média Québecor, sont mis à la porte de leur journal. Ils lancent alors un gratuit pour faire la nique à leur patron, qu’il produisent et distribuent eux-même à 40000 exemplaires pendant 16 mois, avant d’obtenir gain de cause.
Le Journal de Québec, fondé en 1967, appartient au groupe de média Québecor, propriété de PKP (Pierre-Karl Péladeau). En 2007 il tirait à un peu plus de 100 000 exemplaires par jour, l’un des plus gros tirages de Québec, avec un lectorat croissant.
La situation économique de ce journal en 2007 était satisfaisante, avec un profit de 25 millions de $, soit près de 100000$ par employé et par an. Aucun conflit ne s’y était déroulé depuis 40 ans, dans un secteur secoué par une douzaine de conflits dans le seul groupe Québecor entre 1994 et 2007 (cf CUPE).
Les 252 travailleurs (68 employés de bureau, 115 imprimeurs, 69 personnels éditoriaux) sont membres de 3 sections du Syndicat Canadien de la Fonction Publique, le SCFP. Le taux de syndicalisation est élevé au Canada par rapport à la France, avec près de 30% en 2012, et plus particulièrement au Québec (près de 40% en 2012, cf statistiques).
La direction multiplie les manoeuvres en préparation d’un conflit: en 2006, 14 cadres sont embauchés (en plus de la trentaine déjà en poste); une nouvelle rédaction est installée à Toronto dans les locaux du Toronto Sun; une partie de la publicité est délocalisée à Ottawa. De plus, des changements de serrure, la pose de nouvelles caméras de sécurité se produisent. Des petites annonces sont publiées dans la presse au sujet d’une embauche conséquente de personnels de sécurité en prévision d’un conflit social.
La direction entame alors des négociations afin de modifier les conditions de travail:
- passage d’une semaine de travail de 32 heures sur 4 jours (ce qui est la norme dans les journaux francophones) à une semaine de 37.5 heures.
- augmentation de 600% de la police de « group insurance » (une forme d’assurance qui couvre un groupe de salariés).
- en contrepartie, une augmentation de 2.5% des salaires pendant 3 ans.
Les personnels s’expriment et rejettent ce plan à la majorité.
Le conflit
Après l’échec des négociations, la direction instaure le 22 avril 2007 un « lock out » (« grève patronale ») en fermant les bureaux afin de faire monter la pression sur les salariés, et d’isoler d’éventuels grévistes. Cette pratique, interdite en France, est autorisée au Québec. Toutefois le recours à des briseurs de grève lors du lock-out y est interdit.Les salariés s’organisent, et décident alors de lancer un journal gratuit, Media Matin Quebec. Ils disposent du personnels (rédaction, photographes, monteurs, téléphonistes, personnels administratifs), des savoir-faire, du soutien de l’imprimerie et donc des machines nécessaires
Le tirage reprend alors, avec 40000 exemplaires par jour 5 jours par semaine, au lieu des 100000 et quelques avant le lock-out. La distribution est assurée dans les rues par les salariés eux-mêmes.
Le financement se fait via la publicité, et permet l’achat de matériel, l’organisation de la production et la planification des distributions.
La réaction des propriétaires ne se fait pas attendre: Pierre-Karl Péladeau relance le Journal de Québec avec une nouvelle équipe, en parallèle, ce qui viole les droit du travail. Une première décision de la Commission de relations du travail (CRT) donne tort aux « scabs » (les jaunes); contredite par une décision de la cour supérieure, elle-même suivie d’un appel.
En parallèle, les canadiens soutiennent massivement Media Matin Québec. Les travailleurs du journal sont soutenus moralement et financièrement par le SCFP, qui organise une tournée dans le pays.
Après 16 mois de lock-out, les propriétaires reviennent à la table des négociations, les salariés obtiennent enfin gain de cause…
Association Autogestion
2 décembre 2013
http://www.autogestion.asso.frhttp://en.wikipedia.org/wiki/Le_Journal_de_Qu%C3%A9bec
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9dia_Matin_Qu%C3%A9bec
http://scfp.ca/greves/media-matin-video
http://www.scfp.qc.ca
http://cupe.ca/strikes/journaldequebeclockout
http://www.journaldequebec.com
http://www4.hrsdc.gc.ca/.3ndic.1t.4r@-fra.jsp?iid=171960-2000 – Εργατικός 'Ελεγχος ενάντια στην Καπιταλιστική Αναδιάρθρωση, Aurélien Singer, Καναδάς, Εργατικός Έλεγχος, Βόρεια ΑμερικήTopicΝαιΝαιNoΌχι -
French27/11/13
L’université de Buenos Aires (UBA) effectue un travail important en direction des entreprises récupérées par les travailleurs (ERT) depuis 2002 et les organisations populaires. Outre, les trois enquêtes pluridisciplinaires menées en 2002, 2004 et 2010 dans le cadre du Programme Faculté ouverte (dont les deux dernières ont fait l’objet de synthèses en français1), un véritable d’accompagnement des ERT a été engagé avec notamment un universitaire très impliqué, Andrés Ruggeri. Ce programme d’extension universitaire s’est fixé comme objectif d’apporter un soutien au mouvement de récupération d’entreprises en combinant les activités de recherche et l’élaboration d’outils. La publication de ces huit cahiers s’inscrit dans ce travail d’échanges entre le monde universitaire, les travailleurs et les ERT. Il s’agit d’outils très intéressants appropriables par les équipes de travailleurs de ces entreprises qui les renforcent dans leur lutte quotidienne.
Cette série de cahiers a pour objectif de débattre de certains des problèmes relatifs au travail autogéré qui, au niveau du Programme de Faculté Ouverte, ont été identifiés comme essentiels pour comprendre et pour avancer dans le développement et l’amélioration des conditions des entreprises autogérées et de leurs travailleurs.
Nous ne sommes pas en présence de textes qui prétendraient avoir le dernier mot pour chacun des axes choisis, il s’agit de pointer les débats et de donner des éléments aux travailleurs pour les aborder. Ce qui signifie que chacun des cahiers informe, définit, développe des concepts, des problèmes ou des questions pratiques afin d’ouvrir la discussion pour que chacun-e puisse en tirer ses propres conclusions. Plus qu’une série de livres ou de brochures, les cahiers décrivent une situation ou ce qu’elle devrait être. Il s’agit d’une série de cahiers (qui ont des lignes, des sur lignages, des illustrations et des espaces pour annoter dans la marge) qui visent à donner des outils aux travailleurs de l’autogestion pour discuter de questions clés : quelle est leur place dans la société et dans l’économie ? Que voulons-nous dire quand nous parlons d’autogestion ? Pourquoi leur relation avec le reste de la classe ouvrière et ses organisations est-elle importante ? Quels sont les problèmes d’être autogérés dans une société capitaliste ? Mais également, qui pointent des questions urgentes de la pratique quotidienne des entreprises autogérées, des problèmes relatifs aux droits et devoirs des travailleurs de ce secteur qui ne sont toujours pas reconnus par les lois de notre pays, et les aspects juridiques et comptables. Beaucoup de ces questions apparaissent, en général, surmontées ou annihilées par les problèmes quotidiens, les besoins urgents et la réalité de chaque groupe, chaque travailleur et sa famille.
Ce matériel propose un espace de débat nécessaire que la réalité quotidienne impose souvent de reporter, malgré l’intérêt qu’il peut susciter. Nous espérons pouvoir proposer un matériel spécifique et clair permettant d’en disposer en cas de besoin. Par conséquent, ces cahiers ne sont pas conçus selon un format habituel de «formation», mais comme un outil pour engager la discussion et la formation, comme un déclencheur de connaissances et d’expérience déjà acquises, bien que parfois elles ne soient pas considérées comme un savoir. La réussite de cette tâche dépend, en partie de la qualité de l’écrit, mais beaucoup plus de ce que chaque groupe décide d’en faire.
Les manuels pour l’autogestion ont été élaborés dans le cadre du programme de Faculté ouverte, de la Faculté de philosophie et de lettres des arts de l’Université de Buenos Aires, avec le soutien du Programme des Volontaires des Universités du ministère de l’Education nationale.1 Les entreprises récupérées par les travailleurs en Argentine, Retrouver les enquêtes en castillan et les synthèses en français de Richard Neuville :http://www.workerscontrol.net/fr/authors/les-entreprises-recuperees-par-les-travailleurs-en-argentine
Association Autogestion
27 novembre 2013
http://www.autogestion.asso.frCuadernos para la Autogestión
http://www.recuperadasdoc.com.ar/cuadernos_autogestion.htmlΑργεντινή, Ανακτημένες Επιχειρήσεις, Richard Neuville, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Λατινική ΑμερικήTopicΝαιΝαιNoΌχι -
French20/11/13
Un débat revient de façon récurrente à gauche sur le financement de la sécurité sociale. Doit-on la financer, comme cela s’est traditionnellement fait, par les cotisations sociales ou par le recours à l’impôt ou encore des formules mixtes de type CSG/CRDS ? Ce débat, en apparence très technique, est néanmoins très politique car il touche directement aux rapports entre les classes sociales.
Pour mémoire, la sécurité sociale est principalement financée par un système de cotisations sociales reposant sur les salaires bruts. Lorsqu’une cotisation est dite « patronale », le montant de cette cotisation est réglée par l’employeur aux organismes sociaux en sus du salaire brut. Lorsqu’une cotisation est dite « salariale », cette cotisation vient en déduction du salaire que l’employeur réglera effectivement au travailleur en poste : celui-ci touche en effet un salaire net de cotisations sociales, c’est-à-dire son salaire brut moins les cotisations salariales 1. Ce distinguo entre cotisations salariales et patronales est à la base de la négociation entre travail et capital. Les salaires bruts étant contractuels, une augmentation de cotisation salariale affectera le montant directement versé au travailleur sans aucune incidence sur ce que l’employeur paiera au final. Une augmentation de cotisation patronale laissera inchangée la paye du salarié mais augmentera ce que l’employeur devra payer.Lorsqu’une entreprise embauche quelqu’un, elle doit non seulement le payer mais aussi s’acquitter de toute une série de cotisations qui permettent de couvrir des périodes de non-emploi ou de maladie, sa retraite à venir et aussi des dépenses nécessaires à l’ensemble de la société comme la santé publique (hôpitaux, centres de soins) ou la politique familiale. Voilà pourquoi, on parle de salaires socialisés lorsque l’on parle des cotisations sociales : l’entreprise ne doit pas seulement payer le salarié mais répondre à une obligation de cohésion sociale, d’autant plus justifiée que c’est dans les entreprises que se crée la richesse produite par les salariés.
Depuis quelques dizaines d’années, on assiste à une offensive idéologique contre les cotisations sociales accusées de renchérir le « coût du travail ». Le patronat et la droite sont au cœur de cette offensive, mais celle-ci est aussi relayée par une bonne partie de la gauche. C’est d’ailleurs la gauche qui a innové en la matière en instituant en 1990 la CSG 2, laquelle sera ensuite accompagnée de sa jumelle, la CRDS 3. Il s’agit de prélèvements proportionnels qui s’appliquent sur tous les revenus, salariaux, fonciers ou financiers. La CSG et la CRDS agissent ainsi comme des cotisations salariales en ce sens qu’elles réduisent le salaire versé aux travailleurs. Pourtant, ses promoteurs se sont parés d’un discours de gauche en indiquant que celles-ci touchent tous les revenus, du capital comme du travail. La vérité est qu’au final, les trois quarts des revenus de la CSG/CRDS proviennent de prélèvements sur les salaires et que seul un quart provient des revenus fonciers et financiers. En gros, c’est comme si on avait augmenté les cotisations salariales de trois points alors que les cotisations patronales n’étaient relevées que d’un point !
Outre cette escroquerie intellectuelle qu’a constitué ce prélèvement unique au monde, on met fréquemment en avant la nécessité de recourir à l’impôt pour financer la sécurité sociale et d’autres dépenses publiques. Cela peut même revêtir les oripeaux de la radicalité : « taxer le capital », « faire payer les riches ». On en appelle à un impôt sur le revenu fortement progressif avec des taux de l’ordre de 100 % à partir de certains seuils : « à partir de quatre millions 4, je prends tout » nous déclarait en son temps Georges Marchais, secrétaire général du PCF. On veut un « vrai ISF », entendons par là que l’actuel serait anecdotique ou aisément contournable. Pourtant, derrière ce verbiage qui se veut de rupture, se cache au contraire une posture typiquement social-démocrate.
L’impôt n’a jamais remis en cause l’ordre établi que l’on définira par la prédominance des sociétés de capitaux dans l’économie et la constitution d’une classe sociale détentrice des moyens de production. Il consiste à reprendre a posteriori une partie de ce qui s’est formé sur le marché. Les entreprises ont réalisé des profits, on en reprend une partie avec l’Impôt sur les sociétés. Les entreprises distribuent des dividendes, payent des rémunérations astronomiques à leurs dirigeants. Une partie de ces revenus seront repris après coup grâce au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Des fortunes considérables se sont constituées. On les rognera progressivement avec l’ISF… pourvu que le rendement de l’ISF soit supérieur au rendement financier. Pour autant, on ne touche nullement la substance de la société de capitaux basée sur l’assujettissement salarial, le pouvoir patronal et les profits. Cette voie s’avère même une impasse. En admettant que tous les profits et revenus des dirigeants soient prélevés a posteriori, quel intérêt les actionnaires auraient-ils à faire marcher l’entreprise et à investir ? Sans rentrer sur le « trop d’impôt tue l’impôt » ardemment défendu par les libéraux, notons que les forts taux de prélèvements marginaux qui ont pu être pratiqués au début des années 1920 ou durant le Front populaire n’ont pas véritablement remis en question la suprématie des sociétés de capitaux sur l’économie.
La lutte de classes se fait sur la question du partage de la valeur ajoutée. La revendication de meilleurs salaires est au cœur de celle-ci. L’obtention de meilleurs salaires directs ou l’augmentation de cotisations sociales patronales est le plus sûr moyen de réduire les profits. Il n’est, à cet égard, pas anodin de constater qu’un des premiers ratio que donne la comptabilité nationale et ce, quel que soit le pays, est la part des salaires dans la valeur ajoutée. Les salaires s’entendent ici comme masse salariale, c’est-à-dire intégrant les salaires bruts augmentés des cotisations patronales. Cette part est un indice, certes succinct, mais réel du rapport entre les classes. Ainsi, on rappelle régulièrement que cette part a baissé entre les années 1970 et maintenant.
Voilà pourquoi la façon la plus simple et la plus directe de financement de la sécurité sociale est l’augmentation des cotisations sociales patronales. Ce mode de financement intègre la certitude que ce sont les détenteurs des moyens de production qui payent et, de plus, il conteste directement la formation des profits. Il ne suffit pas d’anéantir les profits, il faut aussi préparer la relève, préparer la reprise des entreprises par les salariés. De ce point de vue, l’augmentation des salaires ou des cotisations patronales est inséparable de l’obtention de nouveaux pouvoirs des salariés dans l’entreprise. D’une certaine façon, les quelques reprises en SCOP d’entreprises par leurs salariés sont l’expression d’une situation dans lequel le capital ne veut plus ou ne peut plus continuer à exploiter. En augmentant les cotisations sociales, ce sont ces situations que nous favoriserons. Pas étonnant que patronat comme « réformateurs » de tout poil soient vent debout contre toute hausse du « coût du travail ».
- Que l’employeur paiera aussi aux organismes de sécurité sociale. ↩
- Contribution Sociale Généralisée. ↩
- Contribution pour le remboursement de la dette sociale. La CRDS a été créée afin de doter la Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES), structure créée pour gérer et apurer la dette sociale. ↩
- Georges Marchais parlait en anciens francs, ce qui faisait 40 000 nouveaux francs, soit à peu près 6 000 euros. ↩
Association Autogestion
20 novembre 2013
http://www.autogestion.asso.frEraΝαιΝαιCurrent DebateΌχι -
German16/11/13Geschichte und Ziele der »comitati di base« (cobas) in Italien
Cobas ist eine Abkürzung für »comitati di base« – Basiskomitees. Zur Entstehungsgeschichte der Cobas gehören u.a. der spontane Aufstand der Fabrikarbeiter in den sechziger Jahren und die Aufstände der Dienstleistungsbeschäftigten, Zeitarbeiter und Arbeitslosen in den siebziger und achtziger Jahre ebenso wie der massenhafte Protest der Basis gegen die neokorporativen offiziellen Gewerkschaften in den frühen neunziger Jahren, der in die Gründung der ersten Cobas mündete. Der Cobas-Bund wurde im März 1999 durch den Zusammenschluss von »Cobas Schule« und der »Nationalen Cobas-Koordination « geschaffen, in der bereits ArbeiterInnen aus den Sektoren Gesundheit, öffentlicher Dienst, Telekommunikation und Energie vertreten waren.
Unter den Mitte-Links-Regierungen hatte eine Gewerkschaftspolitik, die sich darauf kon- zentrierte, mit dem Neoliberalismus zu kollaborieren, einen Höhepunkt erreicht. Die Ent- scheidung, in scharfer Abgrenzung zu den großen offiziellen Gewerkschaften eine selbstorga- nisierte und unabhängige Gewerkschaft zu gründen, wurzelte vor allem in der Ablehnung dieser Politik: Die Rolle der ›Staatsgewerkschaften‹ in der Mitbestimmung über Jobflexibilisierung und Lohnbegrenzung war für unseren Schritt zentral. Im Ausland wird unser Modell oft als italienischer Sonderweg betrachtet, obwohl es etwa in Frankreich einiges Echo findet. Unsere Vorstellung von gewerkschaftlichem und politischem Kampf ist mit derjenigen der offiziellen Gewerkschaften nicht vereinbar. Letztere haben den gesellschaftlichen Konflikt durch Sozialpartnerschaft ersetzt und werden dafür vom Staat mit Geldern für diverse Dienst- leistungen an den Mitgliedern belohnt (z.B. Hilfe bei der Steuererklärung, Rentenfonds, berufliche Weiterbildung), welche wiederum vor allem dazu dienen, eine ständig wachsende Armee von Funktionären und Bürokraten zu finanzieren. [...]Den gesamten Text als PDF lesen:
Cobas-Selbstdarstellung in Englisch, verteilt im November 2002 auf dem Europäischen Sozialforum in Florenz
Kontakt: www.cobas.it und internazionale@cobas.it
Übersetzung von Anne Scheidhauer, veröffentlicht in: "express. Zeitung für sozialistische Betriebs- und Gewerkschaftsarbeit", Nr. 04/2003
1960-2000 – Εργατικός 'Ελεγχος ενάντια στην Καπιταλιστική Αναδιάρθρωση, Cobas-Selbstdarstellung, Εργασιακή Διαμάχη, Κοινωνικοί Αγώνες, Συνδικαλισμός, Εργατικός Έλεγχος, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Ιταλία, ΕυρώπηTopicΝαιΝαιNoΌχι -
French12/11/13
Nous, personnalités représentatives de diverses sensibilités, organisations et réseaux du mouvement social, politique et intellectuel, avons décidé, en accord avec les salariés de Fralib, de lancer un appel à la mobilisation citoyenne le samedi 7 décembre prochain. Nous proposons à toutes celles et ceux qui le veulent d’organiser localement ce jour-là des actions symboliques dans les supermarchés visant à populariser le boycott d’Unilever. Une page Facebook https://www.facebook.com/liberezelephant est mise en place pour faciliter la coordination des actions au plan local. Merci à toutes et tous, et que vive l’Eléphant !
Une bonne idée d’action ? : cgt.fralibvivra.over-blog.com/pages/les-salaries-de-fralib-lancent-une-nouvelle-operation-boycott-de-lipton-4708808.htmlL’appel :
Pour que vive Fralib: boycott d’Unilever !
Une entreprise industrielle ancrée dans son territoire, la Provence. Relançant par ses commandes une production locale et écologique de plantes– tilleul, verveine, menthe…- jusqu’alors en déshérence. Liée à ses fournisseurs et à ses clients par des relations commerciales équitables et durables, avec des prix justes. Fondée sur la démocratie interne et la participation de toutes et tous aux décisions.
Tel est le projet des travailleurs de Fralib à Géménos, près de Marseille, qui veulent relancer leur entreprise sous forme de coopérative. Depuis trois ans, elles et ils luttent pour obtenir de leur ancien employeur, la multinationale Unilever, le soutien minimum dont ils ont besoin pour se lancer : la cession du nom de marque « Éléphant », qu’Unilever a décidé de faire disparaitre au profit de LIPTON marque milliardaire du Groupe, et un certain volume de commandes pendant la période de démarrage.
Mais Unilever ne veut rien savoir. Bien que la justice ait refusé à trois reprises un plan social injustifiable et annulé tous les licenciements, Unilever a cessé de payer les salaires depuis le 1er avril 2013 et refuse d’accorder une aide au démarrage de leur projet. Unilever (chiffre d’affaires 2012: 51 milliards d’euros ; profits nets : 5 milliards) veut détruire leur savoir-faire et leur collectif. Devant cette intransigeance, les Fralib avec leurs syndicats CGT et CFE-CGC ont appelé les consommateurs à boycotter toutes les marques du groupe Unilever, à commencer par LIPTON.
Alors que le chômage, la précarité et les dégâts écologiques ne font qu’empirer, le succès du projet des Fralib serait un signal d’espoir et ouvrirait la voie à d’autres possibles. Les Fralib appellent à une première journée d’action pour le boycott massif des produits Unilever le samedi 7 décembre. Répondant à leur appel, nous nous associons à cette action pour inciter Unilever à accéder aux demandes des Fralib. Leur lutte est la nôtre, celle de toutes celles et ceux qui cherchent à engager dès aujourd’hui la transition vers un autre monde, vivable.
Paul Ariès (politologue, mensuel « Les Zindignés »), Clémentine Autain (Fase-FdG), Geneviève Azam (Attac), Olivier Besancenot (NPA), Martine Billard (PG- FdG), Jean-Marc de Boni (La Nef), Benoît Borrits (Association Autogestion), Fabienne Brugel (Compagnie NAJE), Alain Caillé (sociologue), André Chassaigne (PCF-FdG), Sergio Coronado (EELV), Léo Coutelec (Miramap), Thomas Coutrot (économiste), Txetx Etcheverry (Bizi !), François Longérinas (journaliste), Dominique Méda (sociologue), Laurent Pinatel (Confédération paysanne), Xavier Renou (Les Désobéissants), Patrick Viveret (philosophe) et les salariés de FRALIB en lutte depuis plus de 3 ans.
Association Autogestion
12 novembre 2014
http://www.autogestion.asso.frColette Web, Fralib, Ανακτημένες Επιχειρήσεις, Εργατική Αυτοδιαχείριση, Εργατικός Έλεγχος, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Γαλλία, ΕυρώπηAuthorsΝαιΝαιNoΌχι -
German10/11/13Die unbekannte Seite der DDR-Revolution
"Wer die Jahrzehnte währende politische Stabilität der DDR- Gesell- schaft ebenso vor Augen hat wie die Bilder der prägenden Gestalten der kirchlichen Friedens- bewegung in den 1980er Jahren, wer schließlich an die Menschen auf den Tribünen, Podien oder an den Runden Tischen in der Zeit des Umbruchs von 1989 und 1990 denkt, die stark von Künstler/innen und Pfarrer/innen geprägt wurden, fragt vielleicht, weshalb es lohnt, sich überhaupt mit den Betrieben und ihren Belegschaften in der DDR zu beschäftigen. Im Gegensatz etwa zu Polen, standen diese weder Jahrzehnte vor noch in der Zeit des demokratischen Aufbruchs 1989 selbst im Zentrum der offenen Konflikte. Wer allerdings auf die für alle zeitgenössischen Beobachter/innen überraschende Geschwindigkeit der Abläufe sowie das Ausmaß der Demokratiebewegung im Herbst 1989 blickt, wird sich damit beschäftigen müssen, wer die vielen Menschen waren und was sie bewegte, als sie im Herbst 1989 die Kirchen, die Straßen und die Plätze füllten, die aus den Aufrufen zur Demonstration seitens der bis dato kleinen Opposition erst wirkliche und wahrhaftige Massendemonstrationen machten.
Wer so fragt, fragt nach "der Straße", nicht nach den Tribünen, fragt nach jener "Straße", die den Sturz des alten, des SED-Regimes erzwang. Erst wer so fragt, fragt auch nach den tatsächlich bewegenden Kräften und nach der Dynamik des revolutionär-demokratischen Aufbruchs, der schließlich das Gros der Gesellschaft erfasste. Es ist damit auch die Frage nach den gesellschaftlichen Potenzialen einer demokratischen Revolution gestellt, die eine Einparteiendiktatur mit ihrem polizeistaatlich gestützten und geschützten Herrschaftsapparat stürzte und demokratische Freiheiten buchstäblich auf der Straße erkämpfte. Eben diese "Straße" war es, die gegen jedes Zögern, Zaudern und sich Wenden der Obrigkeit oder von Teilen der Opposition immer wieder die Entwicklung vorwärts trieb und eine diktatorische Obrigkeit absetzte. Sie setzte eine Obrigkeit ab, die zwar, ohne zu schießen, abtrat, aber nicht freiwillig, sondern weil sie von „der Straße“ dazu gezwungen wurde, die alle ihre Manöver durchkreuzte, mit denen sie an der Macht zu bleiben hoffte. Weil es die „Straße“ war, die eine Einparteiendiktatur und ihren Polizeistaat überwandt und demokratische Rechte erkämpfte, sprechen wir auch von einer Revolution, einer demokratischen Revolution.
Nachdem wir die „Straße“ als Ort des Massenprotestes im Herbst 1989 ausgemacht haben, ist es nur folgerichtig, sich den Betriebsbelegschaften zu zu wenden, denn der Betrieb war der entscheidende ökonomisch-soziale Lebensbereich jener Menschen, deren massenhaftes Auftreten den Auf- und Umbruch 1989 herbeiführte. Aber mehr als das: Wie wir noch sehen werden, ist der Betrieb nicht nur für die Erklärung eines Erfahrungshintergrundes der Massenakteure auf den Straßen wichtig, er hat auch selbst als sozialer Raum des politischen Kampfes in den entscheidenden Tagen und Stunden des Sturzes des alten Regimes eine wichtige Rolle gespielt. Der Betrieb als relevanter Ort des Sturzes der SED-Diktatur wird vom Gros der DDR-Forschung bis heute weitgehend ignoriert, obgleich stets und ständig die besondere Rolle der Arbeit oder der Arbeitskollektive in der DDR betont wird. Trotz vieler Arbeiten über den Freien Deutschen Gewerkschaftsbund, über ostdeutsche Betriebe und Interessenvertretungen nach 1990 mit Bezügen zur Zeit des Umbruchs oder einer Reihe von Einzeldarstellungen zu Betrieben in der DDR 1989 und 1990, fehlt bis heute eine Gesamtdarstellung zur Problematik der demokratischen Aktivitäten in den Betrieben in dieser Zeit. Erst recht eine Darstellung aus der Perspektive „von unten“. [...] "
Dieser Artikel "Die demokratische Revolution in der DDR und die Betriebsbelegschaften" von Bernd Gehrke & Renate Hürtgen wurde zuerst veröffentlicht in dem Sammelband "Das Begehren anders zu sein. Politische und kulturelle Dissidenz von 68 bis zum Scheitern der DDR" (2012, hrsg. von Anne Seeck) und kann weiter unten im Volltext gelesen werden.
Zudem stellten uns die AutorInnen zwei weitere Artikel aus dem im Jahr 2001 von ihnen herausgebenen Sammelband "Der betriebliche Aufbruch im Herbst 1989" zur Verfügung:
Bernd Gehrke: Die "Wende"-Streiks. Eine erste Skizze, in: Bernd Gehrke/Renate Hürtgen (Hrsg.), Der betriebliche Aufbruch im Herbst 1989: Die unbekannte Seite der DDR-Revolution. Diskussion – Dokumente – Analysen, Bildungswerk Berlin der Heinrich Böll Stiftung 2001, S. 247-270.
Bernd Gehrke: "Der FDGB tagt hinter verschlossenen Türen - Wir reden und handeln offen!" Eine Lesehilfe für die Dokumente der innerbetrieblichen "Wende", in: Gehrke/Hürtgen 2001: 288-230.
In diesem Sammelband wurde auch eine eine Vielzahl von Originaldokumenten, Analysen und Selbstschilderungen damaliger Akteure der "Betriebswende" veröffentlicht, von denen hier eine Auswahl einzusehen ist. Wir danken Bernd Gehrke und Renate Hürtgen für die Genehmigung zur Veröffentlichung auf workerscontrol.net!
Bernd Gehrke/Renate Hürtgen (Hrsg.), Der betriebliche Aufbruch im Herbst 1989: Die unbekannte Seite der DDR-Revolution. Diskussion – Dokumente – Analysen, Bildungswerk Berlin der Heinrich Böll Stiftung 2001.
Bernd Gehrke & Renate Hürtgen: Die demokratische Revolution in der DDR und die Betriebsbelegschaften, in: Anne Seeck, Das Begehren anders zu sein. Politische und kulturelle Dissidenz von 68 bis zum Scheitern der DDR, 1. Auflage, Oktober 2012, UNRAST-Verlag Münster, S. 234 - 265.1960-2000 – Εργατικός 'Ελεγχος ενάντια στην Καπιταλιστική Αναδιάρθρωση, Bernd Gehrke, Εργασιακή Διαμάχη, Renate Hürtgen, Κοινωνικοί Αγώνες, Συνδικαλισμός, Εργατικός Έλεγχος, Εργατικά Συμβούλια, Γερμανία, ΕυρώπηTopicΝαιΝαιNoΌχι -
German07/11/13Aktion In Istanbul halten TextilarbeiterInnen ihre Fabrik besetzt und produzieren Pullover auf eigene Rechnung
Seit mehr als 200 Tagen leisten 94 ArbeiterInnen der Kazova-Textilfabrik in Istanbul Widerstand. Am 31. Januar 2013 wurden sie für eine Woche in unbezahlten Urlaub geschickt - danach fanden sie eine leergeräumte Fabrik vor. Da ihnen vier Monate lang kein Lohn gezahlt worden war, blieb nur der Kampf für die eigenen Rechte.
»Das ist ein Produkt des Kazova-Widerstandes!« - mit diesem Etikett versehen die ArbeiterInnen der besetzten Textilfabrik ihre selbstproduzierten Pullover. Am 31. August fand der Übergang von der Besetzungsphase in die Produktionsphase statt. Die Fabrik liegt nicht weit vom Taksim-Platz, in einer Gegend, wo sich die Produktionswerkstätten mehrerer Firmen befinden. Geschmückt ist die Fabrik mit Bannern: »Wir werden uns nicht von den Inhabern der Kazova-Textilfabrik, Ümit Somuncu und Mustafa Somuncu, ausbeuten lassen«.»Modernisierung« treibt die Preise hoch
Meine InterviewpartnerInnen - die Arbeiterin Aysun Aydemir, die Arbeiter Dursun Ceylan und Bülent Ünal sowie der Anwalt Behiç Asç? - schildern den Kampf aus unterschiedlichen Perspektiven. Anfang Februar »kamen wir zurück vom unbezahlten Urlaub und fanden eine leergeräumte Fabrik vor«, erzählt Dursun Ceylan. Die Familie Somuncu, die Eigentümer der Textilfabrik, hatte sich mit den wertvollen Maschinen, 100.000 Pullovern und 40 Tonnen Rohmaterialien aus dem Staub gemacht. Damit hatten die ArbeiterInnen nicht gerechnet. Ceylan und Ünal erklären, warum sie mehrere Monate ohne Lohn gearbeitet hatten: Die Chefs hätten sie darum gebeten, in der finanziell schwierigen Phase der Fabrik weiterzuarbeiten, und versprochen, die Löhne später zu zahlen. Nun wurden sie auch noch auf die Straße gesetzt - und das bei den erschwerten Lebensbedingungen in Istanbul, wo die Lebenshaltungskosten bei gleichbleibenden Löhnen immer weiter steigen.
Einer der Gründe für die Gezi-Aufstände, der auch die Wut der ArbeiterInnen nährt, ist die vermeintliche Modernisierung vieler Stadtviertel durch die AKP-Regierung. Die überteuerten Preise im Bezirk um den Taksim-Platz verdrängen immer mehr Menschen aus dem sichtbaren Teil der Istanbuler Gesellschaft. Die »Schönen und Reichen« entwerten neben ihren Stadtvierteln jetzt auch den Wert ihrer Arbeit. Die neoliberale Wirtschaftspolitik hat die Umgestaltung jener Gegenden zum Ziel, in denen ArbeiterInnen wie die der Kazova-Textilfabrik wohnen. Diese Bezirke sollen für profitorientierte Unternehmen attraktiv gemacht werden.
Auf der einen Seite sind die Kazova-ArbeiterInnen gezwungen, mit den strukturellen Diskriminierungen aufgrund allgemeiner sozioökonomischer Entwicklungen umzugehen. Auf der anderen Seite erschweren ihnen die ausbleibenden Lohnzahlungen jetzt zusätzlich die Bewältigung des Alltags. Da sie ihre Mieten nicht mehr zahlen konnten, waren viele gezwungen, neue Jobs anzunehmen. Auf meine Frage, warum nur zwölf von 94 ArbeiterInnen an der Besetzung teilnehmen, antwortet Ceylan: »Es ist nicht einfach, 24 Stunden hier zu sein. Viele haben Familien und müssen auch weiterleben. Die ersten 20 Tage sind jeden Tag ca. 60 ArbeiterInnen gekommen und abends nach Hause gegangen. Eines Tages mussten wir dann feststellen, dass über Nacht auch noch die restlichen Waren herausgeschmuggelt worden waren«.
Nach dieser erneuten Niederlage beschloss ein Teil der ArbeiterInnen, Zelte vor der Fabrik aufzubauen, um auf ihre Lage aufmerksam zu machen. Organisiert werden zudem seit dem 27. Februar wöchentliche Demonstrationen, und vor allem gibt es Bestrebungen, die Familie Somuncu ausfindig zu machen. Die EigentümerInnen jedoch sind wie vom Erdboden verschluckt. Dursun Ceylan: »Nachdem am 1. Mai stark interveniert wurde, wollten wir trotzdem mit unseren regulären Demonstrationen weitermachen und gingen am 4. Mai auf den Taksim-Platz. Wir wurden von der Polizei angegriffen. Weder wurden unsere Forderungen erhört noch gab es ein Zeichen von der Familie Somuncu. Dann haben wir beschlossen, dass wir besetzen.« Mit dem Aufruf »Wir - die ArbeiterInnen der Kazova-Textilfabrik - haben ab heute, dem 28. Juni, die Fabrik besetzt« verleihen sie ihren Forderungen Ausdruck.Unterstützung durch die Protestbewegung
Nach dem Interview mit Dursun Ceylan zeigt mir Bülent Ünal die Produktionswerkstätte. »Hier kann man sehen, dass sie die Waren rausgeschmuggelt haben. Rohmaterialen sind hier nur noch ganz wenige und auch nicht in guter Qualität.« Die BesetzerInnen laufen permanent Gefahr, von der Polizei angegriffen zu werden; durch Straßenkameras stehen sie zudem unter ständiger Überwachung. »Eigentlich dachten wir, dass heute die Polizei kommt, deshalb haben wir die Maschinen abgedeckt.« Von mehreren Maschinen konnten drei repariert und in Betrieb genommen werden.
Nach der Räumung des Gezi-Parks etablierten sich zahlreiche Diskussionsforen. Die Kazova-ArbeiterInnen konnten diese als Plattform für sich nutzen. So fanden sie schnell zahlreiche UnterstützerInnen. Die beschädigten Pullover aus der leergeräumten Fabrik konnten sie in anderen Textilwerkstätten reparieren lassen und in den Foren für Soli-Beiträge verteilen. »Aus den Soli-Beiträgen von den Foren wollen wir die Kosten abdecken«, erklärt mir Ünal. Auf meine Frage, ob gezielte Forderungen an staatliche Behörden formuliert wurden, antwortet er: »Erst wollen wir die jetzige Phase überstehen und versuchen, die Maschinen an einen anderen Ort zu transportieren, um als Kooperative weitermachen zu können. Natürlich werden wir Forderungen stellen! Wir haben auch das Recht darauf. Wie der Staat Kredite an die Banken verteilen kann, wird er auch unsere Stimme wahrnehmen müssen. Der Staat arbeitet nur für die Chefs, aber eines Tages wird er auf unserer Seite sein. Das werden wir schaffen.«
Als nächstes treffe ich Aynur Aydemir. Während sie mit einem Kollegen in der Küche das Mittagessen vorbereitet, beschreibt sie, wie sie - neben ihrem Kampf als Arbeiterin - als Frau Widerstand im Widerstand leisten muss: »Für eine Frau ist es schwieriger. Aber es ist nicht unmöglich. Zu Hause und hier. Beides zu organisieren ist schwierig.« Aynur ist zu 28 Prozent als körperlich behindert eingestuft. Dies erschwert ihr zusätzlich die Arbeitssuche. Sie bekommt von den staatlichen Behörden keinen Behindertenstatus zugeschrieben. Erst ab einer körperlichen Behinderung von 45 Prozent würde sie diesen Status bekommen und damit das Recht auf staatliche Unterstützung. »Meine Kollegen,« sagt sie, »behandeln mich mit Respekt. Ich spüre keine ungerechte Behandlung. Der gemeinsame Widerstand schweißt zusammen.« Aber die Lage der Frauen bleibt schwierig: »Es gibt gesellschaftlichen Druck auf Frauen. Viele Frauen hier sind verheiratet, und die Ehemänner erlauben es ihnen nicht, an der Besetzung teilzunehmen, oder die Eltern.«
Aber die selbstorganisierte Produktion macht auch Mut: »Jetzt, wo ich sehe, dass wir selbst produzieren - das ist eine sehr große Freude. Da will man weitermachen. Wir werden die ersten in der Türkei sein. Wir wollen ein Leben ohne Chefs.« Auf meine Frage, wie die Gezi-Aufstände die Kazova-ArbeiterInnen beeinflusst haben, antwortet sie: »Die ersten Tage waren wir auch dort. Die Gezi-Proteste haben uns gestärkt. Viele Leute haben erst dort von uns gehört. Über die Foren konnten wir Menschen mobilisieren.«Ein Beispiel zur Nachahmung
Zuletzt spreche ich mit dem Rechtsanwalt Behiç Asç?. Er ist nicht nur Anwalt, sondern auch Aktivist; 2006 protestierte er mit einem Hungerstreik gegen Hochsicherheitsgefängnisse. Behiç Asç? unterstützt die ArbeiterInnen juristisch. Er sagt: »Die Chefs werden von der AKP geschützt. Bis letztes Jahr wurden hier Pullover für Erdogan produziert. Die Chefs schmuggeln die Waren, und die ArbeiterInnen bekommen eine Anzeige wegen Diebstahl.« Auch reden wir darüber, welche Verbindung die Familie Somuncu zu einem bekannten Unternehmen in der Türkei besitzt, das einen enormen Teil der Medien kontrolliert. Zuvor schon hatte Aynur Aydemir darauf hingewiesen: »Auch die meisten Medien werden daran gehindert, über unseren Widerstand zu berichten.«
Die ArbeiterInnen versuchen auch auf juristischem Wege, ihr Recht einzufordern. Ihr Anwalt kritisiert, dass er Zivilrechtsprozesse führen muss, wo vordergründig nicht die ungerechte Behandlung der ArbeiterInnen thematisiert wird, sondern die Frage, wie viel das Unternehmen ihnen schuldet: »Es gibt kein Gesetz, das eine Freiheitsstrafe vorsieht, wenn ArbeitgeberInnen die Löhne nicht auszahlen. Wenn es so eine gesetzliche Regelung gäbe, würden die UnternehmerInnen die Löhne bezahlen und nicht Waren schmuggeln. Bis das gegenwärtige juristische Prozedere greift, wird es ca. zwei Jahre dauern. Deshalb ist der einzige Ausweg für die Kazova-ArbeiterInnen, dass sie sich als Kooperative organisieren und selbst produzieren.« Behiç Asç? meint, dass die Besetzung der Kazova-Textilfabrik langfristig die Rechte der ArbeiterInnen in der Türkei beeinflussen wird. Kurzfristig jedoch plädiert er für weitere Besetzungen: »Diese Besetzung zeigt nur eines: Wenn anderen ArbeiterInnen das Gleiche zustößt, sollten sie auch besetzen. Diese Art von Widerstand ist die einzige Lösung für die Rechte der ArbeiterInnen.« Damit bringt er auf den Punkt, was Aydemir, Ceylan und Ünal sagen: »Bei dem Kazova-Widerstand geht es um viel mehr, als nur Geld zu bekommen. Es ist ein Kampf für ein Leben in Würde.«
Am 28. September haben die Kazova-ArbeiterInnen eine Modenschau organisiert, die große Aufmerksamkeit erregte: »Die Modenschau als Methode des Kapitalismus war bisher nur großen Unternehmen vorbehalten. Wir definieren das jetzt um. Nicht Unternehmen werden jetzt ihre Waren vorstellen, sondern ArbeiterInnen, die sie selbst produziert haben.«Webseite auf Türkisch http://kazovaiscileri.blogspot.co.at/
Kontakt: kazovaiscileri@gmail.comak - analyse & kritik - zeitung für linke Debatte und Praxis / Nr. 587 / 15.10.2013
Fatma Umul, Καταλήψεις Χώρων Εργασίας, Κοινωνικοί Αγώνες, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Τουρκία, ΕυρώπηTopicΝαιΝαιNoΌχι -
German07/11/13Besetzung, Widerstand, Produktion: In Istanbul betreiben Arbeiter seit vier Monaten ihre eigene Textilfabrik
Am 28. September 2013 konnte man in Istanbul an einer eher ungewöhnlichen Modenschau teilnehmen. Eher ungewöhnlich deshalb, weil hier weder abgemagerte Topmodels, noch steinreiche Modezaren, keine Glamourreporter oder Fashion-Yuppies zu sehen waren. Statt dessen gab es Streiktransparente, eine Demonstration und die populäre kommunistische Band Grup Yorum. Im Unterschied zu einer Modenschau der Bourgeoisie handle es sich um eine proletarische, und deren Mode sei »Besetzung, Widerstand und Produktion«, so der Journalist Metin Yegin auf der Veranstaltung.
Geladen hatten die Arbeiterinnen und Arbeiter von Kazova Tekstil, einer seit Monaten besetzten und von der Belegschaft selbst verwalteten Fabrik im Istanbuler Stadtteil Sisli. Noch vergangenes Jahr war Kazova ein durchschnittlicher Betrieb mittlerer Größe, mit schlechten Arbeitsbedingungen, niedrigem Lohn und erzwungenen Überstunden. Eine Klimaanlage hatte nur das Stockwerk des Managements, die Arbeiter mußten bei bis zu 60 Grad schuften. Einen Aufzug gab es in dem fünfstöckigen Gebäude nicht, es war billiger, die Angestellten die Waren hinauf- und hinunter schleppen zu lassen.
Nachdem die Eigentümer, die den damals 94 Beschäftigten noch vier Monate Lohn schuldeten, im Januar 2013 die Produktion einstellen wollten, gingen die Arbeiter in die Offensive. Im Februar begannen sie, sich zu organisieren, von April an kampierten sie in einem Zelt vor der Fabrik, um zu verhindern, daß die Eigentümer, Ümit Somuncu und Mustafa Umut Somuncu, die Maschinen abtransportieren lassen. Ende Juni war es dann soweit: Kazova Tekstil wurde besetzt.
Die Beschäftigten gingen nun daran, notwendige Reparaturen durchzuführen, um so bald wie möglich die Produktion wieder aufnehmen zu können. »Am 28. Juni besetzten wir die Fabrik und begannen, die kaputten Maschinen wieder tauglich zu machen. Wir brauchen keine Diebe und Blutsauger, die uns ausbeuten. Es ist der erste Widerstand dieser Art in der Türkei«, zitiert die linke Zeitschrift Yürüyüs (8. Oktober 2013) einen Arbeiter.
Die Belegschaft will nun für jeden bezahlbare hochwertige Sweater und Pullover herstellen. Die Kleidungsstücke kosteten, als noch die Profitgier der Bosse zu bedienen war, zwischen 150 und 300 Lira bei Produktionskosten von 20 Lira (rund sieben Euro). Heute verkauft die Belegschaft sie für 30 Lira, bei 200 Sweater am Tag liegt die derzeitige Produktionskapazität. Allerdings läuft die Wiederaufnahme des Arbeitsprozesses nicht ohne Probleme ab. Lohn gibt es immer noch keinen, das Erwirtschaftete wird reinvestiert. Und es sind nur noch ein Dutzend Kollegen, die hier tätig sind. Die anderen hielten den langen Lohnausfall nicht durch und mußten sich einen neuen Job suchen. Um die Maschinen gab es eine lange juristische Auseinandersetzung, die vergangene Woche mit einem Gerichtsurteil endete, das den Arbeitern die Maschinen im Ausgleich für ihren Lohnausfall zusprach. Sie wurden nun von den Arbeitern in ein neues Gebäude im Istanbuler Stadtteil Kagithane verbracht, dort soll die Arbeit wieder aufgenommen werden. »Das ist der Sieg des Widerstandes, der seit Januar läuft«, kommentierte der Anwalt der Beschäftigten, Behic Asci von der linken Anwaltsvereinigung Halkin Hukuk Bürosu.
Die großen Bewegungen, die in den vergangenen Jahren weltweit von sich Hören machten, spielten sich nicht direkt in den Fabriken ab. Es waren urbane Bewegungen, deren Symbole die Plätze und Parks wurden: Puerta del Sol in Madrid, Syntagma in Athen, Taksim und Gezi in Istanbul. Obwohl hier zu einem großen Teil Menschen aus der Arbeiterklasse aktiv beteiligt war, haben sie es noch nicht vermocht, den Kampf in die Produktionsstätten zu tragen.
Allerdings gab und gibt es erste Ansätze: Bekannt wurde die Baustofffabrik Vio.Me in Thessaloniki, die, nachdem der Eigentümer die Produktion einstellen und die Maschinen verscherbeln wollte, von der Belegschaft übernommen und unter die Kontrolle eines Arbeiterrats gestellt wurde. Ohne die Solidarität der außerparlamen-tarischen Bewegung in Griechenland, die bei der Finanzierung half, Konzerte und Öffentlichkeitsarbeit organisierte, wäre diese Übernahme womöglich nicht gelungen.
Bei Kazova Tekstil ist es ähnlich. Der irische Europaabgeordnete Paul Murphy erzählt von einem Besuch in der Fabrik: »Die Arbeiter verkauften ihre Produkte auch in jenen Versammlungen, die aus den Gezi-Protesten entstanden waren. Sie treffen sich nach wie vor in den Stadtteilen Istanbuls, um die Lehren und Herausforderungen der Bewegung zu diskutieren. ›Wir waren Teil der Gezi-Park-Bewegung‹, erklärt ein Arbeiter.« Platz und Fabrik beginnen immer mehr sich aufeinander zu beziehen.Webseite auf Türkisch http://kazovaiscileri.blogspot.co.at/
Kontakt: kazovaiscileri@gmail.comMiray Erbey und Thomas Eipeldauer, Κοινωνικοί Αγώνες, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Τουρκία, ΕυρώπηTopicΝαιΝαιNoΌχι -
English07/11/13Part II
Ajamu Nangwaya participated in the recent Eastern Conference for Workplace Democracy 2013, speaking about the potential for worker self-management in the City of Jackson, Mississippi, following the historic election Chokwe Lumumba as mayor. This article, Part 2 of 2, is based on Ajamu Nangwaya's presentation to the conference, and is part of our ongoing focus on labour and workers' issues this week on rabble.ca. (Read Part I here: http://www.workerscontrol.net/authors/we-have-make-sure-economically-were-free-worker-self-management-jackson-miss.)
The people have been long exposed to the capitalist approach to economic development and it is quite fair to assert that the ideas of capitalism are dominant on the question of economic efficacy. The people might have critique of capitalism but it is generally seen as the only game in town, especially with the demise of the former Soviet Union and with it bureaucratic, authoritarian state socialism. In this context Marley's exhortation to the people to "Emancipate yourself from mental slavery / None but ourselves can free our minds" is very instructive.
The preceding verses from Marley implicitly call on us to engage in critical education about oppression and emancipation. As worker self-management practitioners and/or advocates our educational programmes would also provide the necessary knowledge, skills and attitude to operate worker cooperatives, other social enterprises and the enabling labour self-management structures. Therefore, the educational initiatives would be directed at facilitating worker self-management and the social economy and political/ideological consciousness-raising.
In carrying out this educational programme, the method of teaching and learning should mimic the democratic economic development method that we are pursuing. We are not seeking to reinscribe authoritarian, leadership-from-above ways of teaching and learning. I believe ancestor Ella Baker, advocate of participatory democracy and an organizer within the Afrikan Liberation Movement in the United States, was onto something when she declared, "Give people light and they will find a way." [1]
We are not seeking mastery over the people. The goal is to engender in the laboring classes an appreciation and consciousness of the transformative possibilities and to move toward their realization.
Paolo Freire in his Pedagogy of the Oppressed reminds us, "Leaders who do not act dialogically, but insist on imposing their decisions, do not organize the people -- they manipulate them. They do not liberate, nor are they liberated: they oppress." [2]
One of the admirable features of labour self-management is its commitment to placing the power of economic self-determination in the hands of the worker-cooperators. Education has long been an instrument for igniting the passion for emancipation within the radical or revolutionary sections of the labour self-management movement. Mayor Lumumba is very much aware of the educational task ahead in developing the social economy:
And this will bring about more public education and political education to the population of the city, make our population more prepared to be motivated and organized in order to participate in the changes which must occur in the city of Jackson in order to move it forward. We say the people must decide. 'Educate, motivate, organize.' [3]
Mayor Lumumba and his civil society allies can carry out the following educational initiatives to advance worker cooperatives and the social economy:
- Hire worker cooperative educators and developers among the staff of the Office of Economic Development.
- Execute professional development education of all city personnel with economic and business development responsibilities.
- Educate institutional actors such as hospitals, educational institutions and the city’s bureaucracy on the economic virtue of purchasing from worker cooperatives and other social enterprises that are located in Jackson.
- Organize labour self-management and social economy workshops for all relevant elected municipal officials and their staff.
- Develop a public education campaign to educate the people about worker cooperatives, labour self-management and the social economy.
- Enlist the support of the United States Worker Cooperative Federation, regional worker cooperative federations and cooperative educators in designing a worker cooperative/labour self-management education training manual and programme.
- Develop a three-year social economy and worker self-management education pilot project in an elementary, junior high and high school.
- Infuse materials on the social economy and labour self-management in all business and economics courses in the elementary and secondary school curricula.
- Engage in dialogue with the colleges and universities in the city of Jackson to add courses and programmes on the social economy and labour self-management.
- Work with colleges and universities and the state on workforce adjustment or retraining programmes that prepare workers for cooperative and labour self-management entrepreneurship
Technical assistance
Jackson's Business Development Division provides prospective business operations with advice on preparing their business plans, site selection and access to financial resources. Its role and that of other entities within the city's bureaucracy should be enhanced to provide business formation and development technical assistance to prospective worker cooperatives and other social economy businesses. The City of Jackson's technical assistance provision role could include the following:
- Work with civil society groups and the postsecondary institutions in the region to create a civil society-based technical assistance provider organization that would facilitate the formation and development worker cooperatives and other social economy businesses.
- Sell a city-owned building at the nominal price of $1 to a community-based labour self-management and social economy technical assistance provider.
- Aid the technical assistance provider to create a labour self-management and social economy incubator to increase the survival rate of these firms.
- Provide assistance and advice on the identification of business creation opportunities and the development of feasibility studies and business plans.
- Provide training and development opportunities to social enterprises that would allow them to bid for city contracts
Financing labour self-management
One of the most serious challenges faced by small businesses is their limited access to investment and working capital. We have to find creative ways to build organizations that are able to mobilize capital for labour self-management and other social economy projects. The City of Jackson currently provides grants and incentives to businesses so as to attract investment dollars. It can expand the criteria to include worker cooperatives, other cooperatives and social enterprises. Some of the financial instruments that could be explored are:
- Encourage worker cooperatives and other cooperatives to apply for its matching business grants Small Business Development Grant Program and the Storefront Improvement Grant, which provides up to $15,000 to recipients.
- Create a Social Economy Development Grant Program that provides up to $30,000 to worker cooperatives and other social economy firms that employ at least seven employees, invest at least $100,000 (20 per cent of which can be sweat equity) and employ at least 75 per cent of the workers from within Community Development Block Grant eligible area.
- Create a Social Economy Feasibility and Business Plan Grant that provides a 1:1 matched funding grant of up to $10,000.
- Create a credit union that is committed to facilitating cooperative entrepreneurship and community economic development.
- Collaborate with credit unions to expand their capacity to serve as agents for cooperative economic development.
- Work with civil society organizations to create a cooperative and social enterprise loan fund. The revolving loan fund Cooperative Fund of New England could be used as a model for the provision of start-up and working capital to social economy entities.
- Capitalize the cooperative and social economy loan fund with a $300,000 grant over four years that would be matched at a 2:1 ratio from foundations, trade unions and other social movement organizations and/or other levels of government.
- Procure funding for a labour self-management and social economy incubator that is operated by a civil-society-based organization.
- Seek funds to support the matched savings instrument called the Individual Development Accounts. Prospective worker-cooperators would use their accumulated savings to capitalize their labour self-managed enterprises. This programme would develop the business plan through its accompanying educational component.
Procurement and equal opportunity programme function
- Create procurement opportunities for worker cooperatives and other social economy businesses, including those with a few worker-cooperators or employees and a small annual turnover.
- Establish business or contracting set-asides that are exclusively directed at worker cooperatives and other social economy businesses.
- Include worker cooperatives in equal opportunity or affirmative action business programmes established by the city.
- Develop sub-contracting opportunities for cooperative businesses on the city’s infrastructure development projects.
- Develop the creative capacity to ensure that labour self-managed and social economy firms are able to participate in business opportunities with the City of Jackson.
Conclusion
We have to build the road as we travel. All of our organizing work should be directed at developing the capacity of the oppressed to act independently of the structures of domination. The Lumumba administration, the Jackson People's Assembly and the Malcolm X Grassroots Movement have an opportunity to use the resources of the municipal state to advance labour self-management and the solidarity economy.
The worker cooperative movement and progressive entities across the United States should support the civil society forces in Jackson in their effort to build the supportive organizations and structures to engender labour self-management and the solidarity economy. The labour self-management and social economy work being advanced in Jackson ought to be geared toward the purpose of social emancipation and to place the people in the driver's seat in creating history.
I would like to close with a statement by the Italian anarchist Errico Malatesta who captures the spirit in which we ought to wage struggle and create a participatory-democratic culture within the movement for emancipation:
We who do not seek power, only want the consciences of [the masses]; only those who wish to dominate prefer sheep, the better to lead them. We prefer intelligent workers, even if they are our opponents, to anarchists who are such only in order to follow us like sheep. We want freedom for everybody; we want the masses to make the revolution for the masses. The person who thinks with [her] own brain is to be preferred to the one who blindly approves everything.... Better an error consciously committed and in good faith, than a good action performed in a servile manner. [4]
Notes
[1] Barbara Ransby, Ella Baker & The Black Freedom Movement: A Radical Democratic Vision. (Chapel Hill: University of North Carolina Press, 2003), 105.
[2] Paulo Freire, Pedagogy of the Oppressed – 30th Anniversary Edition. (New York: Continuum International Publishing Group, 2005), 178. Retrieved from http://libcom.org/files/FreirePedagogyoftheOppressed.pdf
[3] Monica Moorehead, “People’s Assembly’s platform brings mayoral victory for Chokwe Lumumba,” Workers World, June 11, 2013, http://www.workers.org/2013/06/11/peoples-assembly-platform-brings-mayor...
[4] Cited in Michael Schmidt and Lucien van der Walt, Black Flame: The Revolutionary Class Politics of Anarchism and Syndicalism. (Oakland: AK Press, 2009), 184.September 5, 2013
Reprinted from www.rabble.ca
Ajamu Nangwaya, Ph.D., is an academic worker and an organizer with the Network for Pan-Afrikan Solidarity in Canada. He was a participant at the founding conference of the United States Federation of Worker Cooperative and was elected to its first board of directors.
Ajamu Nangwaya, Συνεταιριστικό Κίνημα, Self-directed Enterprises, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Η.Π.Α., Βόρεια ΑμερικήTopicΝαιΝαιCurrent DebateΌχι
