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French07/12/12
Alors que le Tribunal de commerce avait préféré le 6 novembre le projet de reprise de l’entreprise SET (Smart Equipment Technology) située à Saint-Jeoire-de-Faucigny en Haute-Savoie, la Cour d’appel de Chambéry vient de lui préférer le projet de reprise en SCOP que lui préféraient largement les salariés.
« On est très content. C’était un long parcours avec de multiples rebondissements et beaucoup d’énergie. Et finalement, nous avons réussi à convaincre le tribunal », s’est félicité Pascal Metzger, salarié de l’entreprise. Dans son arrêt rendu mardi, la cour estime que « le projet de reprise par la Scop est soutenu par la majorité des salariés de l’entreprise, ce qui est un gage de succès s’agissant d’une activité de très haute technologie reposant sur les connaissances, le savoir-faire et l’expérience desdits salariés » et indique que ce projet « a le mérite de maintenir une technologie de pointe sur des marchés sensibles (…) entre les mains, non seulement d’une société française, mais, bien plus, de ceux qui en sont les inventeurs et développeurs à savoir les salariés de la société SET ».
En avril dernier, une start-up américano-suédoise, Replisaurus Technologies, était mise en liquidation judiciaire. Du coup, sa filiale française, SET, basée à Saint-Jeoire-de-Faucigny en Haute-Savoie était en vente. Concevant et fabricant des machines d’hybridation de puces électroniques, un savoir-faire qui en fait le leader mondial pour les applications à infra-rouge, 32 de ses 42 salariés présentaient un projet de reprise de l’entreprise en SCOP. Face à eux, la multinationale américano-singapourienne Kulicke & Soffa (KnS).
Benoît Hamon a rappelé « son soutien plein et entier à la solution de reprise en SCOP, qui ancre les emplois à Saint-Jeoire et maintient une technologie de pointe sur le sol français ». Celui-ci indqieu par ailleurs que « La Scop est un modèle qui est en train d’apparaître comme une solution pour les reprises d’entreprises en difficultés ».
La coopérative s’est engagée à reprendre 37 contrats de travail sur 42. Point significatif et intéressant : la cour d’appel de Chambéry a fixé le prix de cession à 300 000 euros (soit le prix proposé par la Scop) alors que K&S offrait 500 000 euros.
Association Autogestion
7 décembre 2012
http://www.autogestion.asso.frBenoît Borrits, Συνεταιριστικό Κίνημα, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Γαλλία, ΕυρώπηTopicΝαιΝαιNoΌχι -
French28/11/12
Mohammed Harbi est né en 1933 à El Harrouch (Skikda). Il s’engage dès l’âge de 15 ans dans le combat contre le colonalisme et pour l’indépendance de l’Algérie. D’abord au PPA-MTLD, il est un responsable de l’organisation des étudiants nord-africains en France, puis membre de la direction de la Fédération de France du FLN où il s’occupe de la presse et de l’information. C’est en France qu’il a l’occasion de rencontrer des militants ouvriers et intellectuels comme Daniel Guérin (qui dans Ci-git le colonialisme confirme que Mohammed Harbi est le rédacteur du texte de la Fédération de France sur le FLN, « le PCF et la question algérienne » paru dans Quatrième internationale en 1958). Il participe aux premières négociations d’Evian et, après l’indépendance, conseiller de la présidence sous Ben Bella. Dans Une vie debout, il retrace cet itinéraire, jusqu’en 1962 pour le premier volume (le deuxième est en chantier). Après l’indépendance il s’affirme comme un des penseurs et praticiens de l’autogestion, qui se heurte à une bonne part de l’appareil politico-administratif et militaire. Il participe à la rédaction du programme de Tripoli, dirige le journal Révolution africaine, est conseiller auprès de la présidence sous Ben Bella, et plus particulièrement anime avec d’autres (dont Michel Pablo – Raptis) le bureau national d’animation du secteur socialiste. Arrêté en 1965 au moment du coup d’Etat de Boumedienne, il est emprisonné, puis placé en résidence surveillée. Il s’évade en 1973 (Ben Bella restera en prison jusqu’en 1980). Avec Hocine Zaouane, libéré au même moment, il portait le projet de constitution d’une gauche du FLN. Ils sont enfin libres de s’exprimer en public, et ils annoncent leur programme depuis Rome.
C’est en exil en France que Mohammed Harbi reprend des études d’histoire et langues orientales et devient l’un des principaux historiens de l’Algérie contemporaine s’appuyant sur une approche sociologique des groupes sociaux et des classes, des pratiques qui lui permet de saisir les obstacles concrètement dressés face aux dynamiques autogestionnaires. Mais ses recherches ne l’ont pas retiré des combats pour la démocratie. Pour reprendre l’expression de Paul Bouchet sur ce type d’acteurs de l’histoire, Mohammed Harbi n’est pas un « ancien combattant », c’est un vieux lutteur.
Pour aller plus loin :
- entretiens et conférences filmées
Entretien avec Mohammed Harbi sur TV5 (29 décembre 2009) http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Independances-afrique-cinquantenaire-2010/p-6151-Entretien-avec-Mohammed-Harbi.htm
Colloque international sur Messali Hadj. Tlemcen : 16 –18 septembre 2011. Partie 3, , intervention Mohammed Harbi. http://www.youtube.com/watch?v=2uZNtqGD5B8
Université de tous les savoirs. Bilan d’une guerre d’indépendance, 14 mars 2012. http://www.canal-u.tv/video/universite_de_tous_les_savoirs/bilan_d_une_guerre_d_independance.1268
Mohammed Harbi. Algérie: approches historiques du FLN. D’une génération à l’autre, controverse. IREMMO, Paris. http://vimeo.com/34843246
Autour de Pierre Bourdieu et de la rencontre de l’Ethnologie et de la Sociologie, Bourdieu et l’Algérie des années 60 (2011) Institut du Monde Arabe, http://www.archivesaudiovisuelles.fr/FR/_video.asp?id=108&ress=579&video=5525&format=68
articles de presse
« L’histoire est instrumentalisée en Algérie » Jeune Afrique, 5 juillet 2012 http://www.jeuneafrique.com/Articles/Dossier/JA2686p065-067.xml0/algerie-fln-guerre-d-algerie-interviewmohammed-harbi-l-histoire-est-instrumentalisee-en-algerie.html
L’autogestion après l’indépendance: Mohamed Harbi écorne un grand «mythe algérien» El Kadi Ihsane Publié dans Maghreb Emergent le 20 – 05 – 2011 http://www.djazairess.com/fr/maghrebemergent/3437
Algérie : un texte de Mohammed Harbi pour le colloque d’El Watan à Alger, 30 juillet 2012. http://www.afriquesenlutte.org/afrique-du-nord/algerie/article/algerie-un-texte-de-mohammed-harbi
« Mohamed Harbi et les « volte-face » de Ben Bella », par Mustapha Benfodil. jeudi, 26 mai 2011 http://www.tamurt.info/index.php?page=imprimir_articulo&id_article=1672
portrait de Mohammed Harbi Une histoire algérienne paru dans CQFD n°82 (octobre 2010), par Anatole Istria http://www.cqfd-journal.org/Une-histoire-algerienne
Interview de l’historien Mohammed Harbi, Nouvel Observateur, 11 juillet 2010 http://arezkimetref.blogs.nouvelobs.com/archive/2010/07/11/intrview-de-l-historien-mohammed-harbi.htmlNotes sur les écrits
Après la réédition des Archives de la révolution algérienne. Le Matin/dz El Watan 3 janvier 2012. http://www.lematindz.net/news/6859-mohammed-harbi-nos-gouvernants-disent-nimporte-quoi.html
compte rendu de la première édition Berg Eugène. Mohammed Harbi (éd.). Les archives de la révolution algérienne, Politique étrangère, 1981, vol. 46, n° 4, pp. 996-997.
url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1981_num_46_4_3099_t1_0996_0000_3Une vie debout ; comptes-rendus dans Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée Ivan Jaffrin, 2005) http://remmm.revues.org/2774
Valensi Lucette. Mohammed Harbi, Le F.L.N. Mirage et réalité. Des origines à la prise du pouvoir (1945-1962), Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1982, vol. 37, n° 4, pp. 843-844.
url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1982_num_37_4_282889_t1_0843_0000_009Une ouverture en Algérie ? Un colloque sur Mohammed Harbi à Oran. Par Benjamin Stora, Jeune Afrique, le 17 février 2008 http://www.harki.net/article.php?id=264
Association Autogestion
28 novembre 2012
http://www.autogestion.asso.fr
Eléments de bibliographie
• Aux origines du FLN – La scission du PPA MTLD, , Bouchene, 2003
• Préface du livre de Sylvain Pattieu, Les camarades, des frères trotskistes et libertaires dans la guerre d’Algérie, Syllepse, 2002
• Une vie debout – T1 Mémoires 1945-1962, La découverte, 2001
• 1954 la guerre commence en Algérie, Complexe , 1998
• L’Algérie et son destin – croyants ou citoyens, Arcanteres, 1992
• L’Islamisme dans tous ses états, Arcanteres, 1991
• Le FLN, Mirage et réalité, Jeune Afrique, 1980 et 1984
• Archives de la révolution algérienne, Jeune Afrique, 1981.
• avec Benjamin Stora La guerre d’Algérie – 1954-2004 La fin de l’amnésie, Robert Laffont, 2004 et La guerre d’Algérie, Fayard 2010.Αφρική, Αλγερία, Αντιαποικιοκρατικοί Αγώνες, Δημοκρατικές Επαναστάσεις και Εργατικός Έλεγχος, Robi Morder, Self-directed Enterprises, Εργατική ΑυτοδιαχείρισηTopicΝαιΝαιNoΌχι -
English20/11/121869-1940
Goldman was born 1869 in Kowno (at the time Russian) and emigrated to the United States in 1885. There she saw the executions of striking workers subsequent to the Haymarket-Affair in Chicago, after this experience she got involved with the anarchist movement.
From 1906 till 1917 Goldman was editor of the anarchist magazine “Mother Earth”. Because of her political engagement she was repeatedly arrested and finally deported from the USA. Once back in Russia, she could directly witness the October Revolution. However she later took a critical position to its outcomes.
Her coherent engagement in the fight for the rights of women made her famous as forerunner both of the anarchist and the feminist movement.
TheoristsΌχιΝαιNoΝαι -
French15/11/12
En avril dernier, une start-up américano-suédoise, Replisaurus Technologies, est mise en liquidation judiciaire. Du coup, sa filiale française, SET, basée à Saint-Jeoire-de-Faucigny en Haute-Savoie est en vente. Concevant et fabricant des machines d’hybridation de puces électroniques, un savoir-faire qui en fait le leader mondial pour les applications à infra-rouge, 32 de ses 42 salariés ont présenté un projet de reprise de l’entreprise en SCOP. Face à eux, la multinationale américano-singapourienne Kulicke & Soffa (KnS).
Mardi 6 novembre, le Tribunal de commerce d’Annecy a préféré le rachat par la multinationale KnS plutôt que la reprise de l’entreprise en SCOP. Deux jours plus tard, le parquet d’Annecy a fait appel de la décision du tribunal de commerce d’Annecy « parce qu’il craint que l’entreprise KnS ne s’intéresse qu’à la reprise de la technologie et au carnet de commandes » et qu’il estime que le projet de SCOP garantit mieux la conservation du savoir-faire en France « et à terme la pérennité des emplois à Saint-Jeoire-de-Faucigny », selon les termes de son représentant. Du coup, les deux représentants de KnS, un directeur et une DRH ont du plier bagage et le contrôle de l’entreprise a été repris par l’administrateur judiciaire, Me Meney. La Cour d’appel de Chambéry devra statuer le 27 novembre.
Benoît Hamon a rappelé « son soutien plein et entier à la solution de reprise en SCOP, qui ancre les emplois à Saint-Jeoire et maintient une technologie de pointe sur le sol français ». Michel Rohart, Directeur de l’Union régionale des SCOP de Rhône-Alpes, rappelle que « cette technologie a été classée stratégique par la Direction générale de l’armement (DGE). Et je m’étonne que l’offre de KnS ait pu être retenue sans avoir obtenu d’autorisation de la Direction générale du Trésor ».
Une nouvelle affaire qui montre l’exaspération des salariés face aux pertes d’emplois et l’aspiration montante à la pleine maîtrise de son outil de travail. A suivre…
Une vidéo réalisée par des journalistes de France 3 qui montre la rencontre entre Bruno Guilmart, PDG de KnS, et les salariés de SET : une magnifique leçon de mondialisation néolibérale exprimée dans sa meilleure novlangue : offset, érendé, nucléus, vécé, tailleme-tou-marquette, couartère, costcenter…https://www.youtube.com/watch?v=pihMl1I4XJM
Association Autogestion
15 novembre 2012
http://www.autogestion.asso.frBenoît Borrits, Ανακτημένες Επιχειρήσεις, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Γαλλία, ΕυρώπηTopicΝαιΝαιNoΌχι -
German12/11/12In Venezuela soll der Staat von unten neu entstehen. Das führt zu Konflikten.
»Wir brauchen eine Organisation auf nationaler Ebene, damit wir von den staatlichen Institutionen als Akteur ernst genommen werden«, meint Luis. Luis ist Mitglied des Nationalen Netzwerk der Comuneros und Comuneras (RNC), das sich zum Ziel gesetzt hat, aus den Basisinitiativen der Consejos Comunales (CCs), der »kommunalen Räte«, eine landesweite Struktur zu bilden. In einem kleinen Büro an der Plaza O'Leary im Stadtkern von Caracas treffen sich Mitte April 2012 VertreterInnen des Netzwerks, um das nächste überregionale Treffen zu planen. »Es geht um die Ausweitung der Bewegung bis hin zur Errichtung eines Staats, der von den kommunalen Räten ausgeht«, fügt Luis hinzu.
Seit Anfang 2006 forciert Venezuelas Präsident Hugo Chávez die landesweite Gründung von CCs. (Siehe ak 521) Es ist eine Lehre aus den erfolgreichen Massenmobilisierungen gegen den Putsch im April 2002 und den Unternehmerstreik 2002/2003. Seitdem begann Chávez, Selbstermächtigungsprozesse aktiv zu unterstützen.
Die Bewegung der Consejos Comunales
Consejos Comunales sind Basisinitiativen zur Selbstverwaltung auf lokaler Ebene. Die Vollversammlung der Gemeinde ist ihre höchste Entscheidungsinstanz. Stimmberechtigt sind alle BewohnerInnen ab einem Alter von 15 Jahren. In Abgrenzung zum klassischen Repräsentationsprinzip haben die gewählten SprecherInnen ausschließlich eine Delegiertenfunktion und können jederzeit abgewählt werden.
Die CCs haben Zugang zu einem breiten Spektrum staatlicher Finanzierungsmöglichkeiten, die projektbezogen bereitgestellt werden. In Eigenregie organisieren die Räte zum Beispiel Infrastrukturprojekte oder bauen Betriebe in Selbstverwaltung auf. Oft geht es um Grundlegendes: die Trinkwasserversorgung zu gewährleisten, eine Zufahrtstraße zu asphaltieren oder Wohnraum bereitzustellen. Doch auch öffentliche Räume für die Versammlungen werden aufgebaut. Zudem übernehmen die CCs mittlerweile kleinere Verwaltungsaufgaben. So werden sie in die Stadtplanung einbezogen, stellen Meldebescheinigungen aus und sind erste Ansprechpartner bei Konflikten mit dem Vermieter.
Mit den konkreten ökonomischen Zwecken sind jedoch auch langfristige politische Ziele verknüpft. Chávez beschreibt die CCs als zentrale Basiseinheiten zur Selbstermächtigung der Bevölkerung (»Poder Popular«). Von den CCs ausgehend sollen Strukturen wie die Comunas (Kommunen), Ciudades Comunales (kommunale Städte) oder eine landesweite »Konföderation der CCs« aufgebaut werden. Diese sollen ein Rätesystem bilden, das den bürgerlich-liberalen Staat nach und nach ersetzt. Das Ziel: der »Estado Comunal«. Es gehe darum, »mit dem kapitalistischen Modell und der falschen liberalen Demokratie zu brechen, die keine Demokratie ist, sondern die Diktatur der Eliten«, erklärte Chávez das Vorhaben im Jahr 2005.
Dass dies nicht bloß Lippenbekenntnisse sind, zeigt ein Blick in das venezolanische Rechtssystem. So ging die partizipative Demokratie als Grundprinzip in die Verfassung ein, die 1999 unter Chávez verabschiedet wurde. Außerdem wurden Elemente der Selbstverwaltung und der demokratischen Dezentralisierung festgeschrieben. In dem mit knapper Mehrheit gescheiterten Verfassungsreferendum von 2007 wären die Comunas und Ciudades Comunales als Instanzen der Selbstregierung in die Verfassung aufgenommen worden. (Siehe ak 524) Sogar ein eigenes Ministerium wurde eingerichtet, um die kommunale Rätebewegung zu unterstützen.
Der Ansatz der Basisorganisierung in den CCs ist durch eine staatliche Initiative »von oben« ins Leben gerufen worden. Dadurch entstehen überall im Land Projekte mit ähnlichen Vorhaben, doch ohne notwendigerweise voneinander zu wissen, geschweige denn sich untereinander zu vernetzen. Das RNC möchte diesen Zustand überwinden. Es ist Sammelbecken für Initiativen mit einer gewissen Organisierungserfahrung und einer gesamtgesellschaftlichen Perspektive.
Obwohl sich die Rätebewegung in den Dienst eines Regierungsprojekts stellt, hat das RNC ein staatskritisches Selbstverständnis. Im Mittelpunkt steht die Überzeugung, dass eine emanzipatorische Transformation der Gesellschaft nur durch die organisierte Bevölkerung umgesetzt werden kann. »Die Bewegungen, die aktuell dafür in Frage kommen, sind die Kämpfe um Arbeiterkontrolle in den Betrieben, die Bewegung für ein Recht auf Stadt und wir«, fasst Oriana auf dem Treffen an der Plaza O'Leary zusammen. (1)
Venezuelas Sozialismus: »Aufbau von zwei Seiten«
So wichtig staatliche Unterstützung sein kann, beim Aufbau von Basisorganisierung vertraut das RNC allein auf die sozialen Bewegungen. Denn in der Praxis zeigt sich schnell die Beschränktheit der staatlichen Versuche, eine soziale Bewegung zu initiieren, auch bei den CCs. So werden viele Räte vor allem aus ökonomischen Motiven gegründet, zum Beispiel, um sich den Bau eines neuen Hauses zu finanzieren. Eine lokale Selbstverwaltungsstruktur entsteht auf diese Weise nicht. Andererseits blähen RegierungspolitikerInnen die Zahl der CCs stark auf, um sich selbst Erfolge beim Aufbau von CCs zu attestieren. Zudem werden die Räte teilweise als lokale Clubs der ChávezanhängerInnen fehlinterpretiert. »Selbstermächtigung lässt sich eben nicht per Dekret einführen«, meint Oriana dazu schulterzuckend.
Theoretisch sind sich Regierung und Bewegung einig, wie die Transformation der Gesellschaft organisiert werden soll: über ein gemeinsames Projekt von Staat und Bewegung - den »Aufbau von zwei Seiten«, wie Dario Azzellini es in seinem Buch über das venezolanische Partizipationsexperiment beschreibt. (2)
Hierbei soll das Primat der Bewegungen gelten. Ihnen kommt die zentrale Rolle in der Entwicklung eines alternativen Gesellschaftsentwurfs zu. Der Staat soll sich darauf begrenzen, allein im Sinne der Bewegungen zu handeln und die Durchsetzung ihrer Ziele zu ermöglichen.
In der Praxis prallen Staat und Bewegung aufeinander
Der politische Alltag gestaltet sich jedoch deutlich widersprüchlicher. Viele Akteure im Staat lassen keinen Zweifel daran, dass sie ihre Macht keineswegs an die organisierte Bevölkerung abtreten wollen. »Manchmal habe ich das Gefühl, das größte Problem, das wir Comuneros haben, bereitet uns das Ministerium für Comunas selbst«, meint eine Aktivistin des RNC. Es gibt unzählige Beispiele für Konflikte zwischen regierungstreuen Teilen im Staat und den Initiativen der politischen Selbstverwaltung.
Die Entstehung des RNC geht auf eine Initiative des Ministeriums für Planung und Entwicklung zurück. Dabei sollten die stärksten lokalen Basisansätze an einen Tisch gebracht werden, um ihre Erfahrungen in die Entwicklung der Selbstverwaltungsstrukturen einzubringen. Anfangs bestanden gute Kontakte in die ministerielle Ebene. Als sich das Ministerium für Comunas gründete, kam es jedoch zum Konflikt. Die AktivistInnen mussten sich entscheiden, eine Anstellung im Ministerium zu akzeptieren oder den Zugang zu den so wichtigen finanziellen und logistischen Mitteln zu verlieren. Da eine Anstellung der einzelnen AktivistInnen für sie jedoch der Auflösung des RNC gleichgekommen wäre, entschieden sie sich gegen das Ministerium.
Oft sehen staatliche Akteure in den sozialen Bewegungen vor allem eine Bühne, um sich selbst zu profilieren. Statt ihre Eigenständigkeit zu fördern, versuchen sie, die Bewegungen in ein Abhängigkeitsverhältnis zu treiben. In diesen Beharrungslogiken unterscheiden sich die Institutionen kaum. Sie werden allein von einzelnen Personen in Staat durchbrochen, zu denen die Bewegungen auch immer wieder strategische Kontakte aufbauen.
Ein wichtiger Konfliktpunkt zwischen dem Ministerium und den Comuneros und Comuneras war, dass das Ministerium die Kompetenz zur Gründung von Comunas für sich beanspruchte. »Als sich das Ministerium gründete, luden sie uns zu einem Treffen ein. Wir übergaben ihnen unsere Konzepte über die comunalen Strukturen. Später gab das Ministerium diese Unterlagen als ihre eigenen aus, mit einer einzigen Änderung: Die Comunas werden nun nicht mehr von der Bewegung, sondern vom Ministerium gegründet«, erzählt mir Celso vom RNC.
Selbstregierungsinstanzen, die so funktionieren, wie sie sollten, also die Interessen ihrer Gemeinde vertreten, können schnell in den Konflikt mit staatlichen Institutionen kommen. Wenn sie beispielsweise auf politisches Versagen, Ineffizienz und Korruptionsfälle hinweisen, geht es vielen im Staat doch zu weit mit der Poder Popular. Die Basisinitiativen und ihre UnterstützerInnen werden auch zum direkten Ziel politischer Angriffe. Bisweilen putschen RegierungsanhängerInnen basisnahe PolitikerInnen aus ihren Ämtern. Oder die Bewegungen werden öffentlichkeitswirksam denunziert. Besonders beliebt ist dabei der Vorwurf, eigentlich »Antichavisten« zu sein. Auch über finanzielle Anreize wird Zwist gestreut. So hat das RNC schon MitstreiterInnen verloren, die plötzlich finanzielle Zuwendungen durch Institutionen erhielten.
Auf dem landesweiten Treffen des RNC, das Mitte Mai stattfindet, erklärt man mir, es sei unausweichlich, dass es zu diesen Konflikten komme. Die staatlichen Institutionen würden immer versuchen, ihre eigene Macht zu sichern. Das Ministerium für Comunas zum Beispiel habe kein Interesse an einer unabhängigen Bewegung, die für sich selbst spricht, da es dann überflüssig würde. »Die Institutionen selbst sind das Problem. Deshalb brauchen wir eine eigene Organisierung«, hält Oriana als Ergebnis einer Arbeitsgruppe fest.
Das Verhältnis des RNC zum Staat ist ambivalent. Einerseits sind die Comuneras und Comuneros durch die Übermacht der staatlichen Institutionen in ihrer Autonomie ständig bedroht. Andererseits wissen sie, dass die Bewegung der kommunalen Räte nur unter der Regierung von Chávez weiter bestehen kann. Die meisten distanzieren sich mittlerweile von der Regierungspartei Partido Socialista Unido de Venezuela (PSUV). Am Wahlkampf für die Präsidentschaftswahlen am 7. Oktober beteiligen sich dennoch alle mit großem Engagement. Ob der Balanceakt zwischen Autonomie und Kooperation auch in Zukunft gelingt, ob in Venezuela eine neue Antwort auf die alte Frage nach dem Verhältnis von Staat und Bewegung entsteht, ist offen.
Tim Graumann ist aktiv bei FelS - Für eine linke Strömung und war gerade ein Jahr in Caracas. Er schreibt seine Abschlussarbeit zur Bewegung der Comuner@s.
Anmerkungen:
1) Zu den Erfahrungen mit Modellen der Arbeiterkontrolle gab es in ak 571 ein Interview mit zwei venezolanischen GewerkschafterInnen.
2) Dario Azzellini: Partizipation, Arbeiterkontrolle und die Commune. Bewegungen und soziale Transformation am Beispiel Venezuela. VSA-Verlag, Hamburg 2010, 408 Seiten, 24,80 EUR.Zuerst erschienen in:
ak - analyse & kritik. Zeitung für linke Debatte und Praxis, Nr. 575 vom 21.9.2012, online: www.akweb.de.
Άμεση Δημοκρατία, Εθνικοποίηση / Απαλλοτρίωση, Tim Graumann, Εργατικός Έλεγχος, Εργατικά Συμβούλια, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Βενεζουέλα, Λατινική ΑμερικήTopicΝαιΝαιNoΌχι -
German04/11/12Zur Geschichte der Wohnungsbaugenossenschaften
....Ausbeutung durch Kapitalmacht, so war schon früh bei Friedrich Engels und Karl Marx zu lesen, vollzieht sich nicht nur in der Sphäre der Lohnarbeit. Wenn der abhängig Arbeitende die Stätte der Produktion zum "Feierabend" verlassen darf, "fallen Hausbesitzer, Krämer und Pfandleiher über ihn her" - oder zeitgemäß ausgedrückt: Immobiliengesellschaften, Einzelhandelskonzerne und Banken.
Daher kam es in der Geschichte der Arbeiterbewegung zum vielgestaltigen Aufbau alternativer wirtschaftlicher Einrichtungen, von Genossenschaften für die Versorgung mit Konsumgütern vor allem für Wohnungsbau und - Eigentum. " Gemeinnützig" waren diese gedacht, in der Gegenwehr zu einer kapitalistischen Entwicklung, die immer mehr Terrain der alltäglichen Lebenswelt in Besitz nahm....
Aus: Marx21 - Magazin für internationalen Sozialismus, Nr. 26/2012.
Αρχές του 20ού αιώνα – Εργατικά Συμβούλια και Εργατικός Έλεγχος κατά τη διάρκεια Επαναστάσεων, 1960-2000 – Εργατικός 'Ελεγχος ενάντια στην Καπιταλιστική Αναδιάρθρωση, Arno Klönne, Συνεταιριστικό Κίνημα, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, ΓερμανίαTopicΝαιΝαιNoΌχι -
French31/10/12
La récupération d’entreprises par les travailleurs en Argentine (ERT) n’est pas qu’un lointain souvenir de la crise de 2001. Depuis, « les ERT, non seulement, n’ont pas disparu mais elles se sont converties en une option que les travailleurs reconnaissent comme valide, malgré toutes les difficultés, plutôt que de se résigner à la fermeture des entreprises » (Ruggeri-2010). De fait, le mouvement de récupération s’est poursuivi et les ERT ont même réussi dans une forte proportion à se consolider, voire à se renforcer, c’est ce que relevait le rapport sur la troisième enquête sur les entreprises récupérées réalisée dans le cadre du programme « Faculté ouverte » de la Faculté de philosophie et de lettres de Buenos Aires (UBA) 2, rendue publique en octobre 2010.
En Argentine, le mouvement de récupération des entreprises par les travailleurs, amorcé dès 1994, a atteint une réelle visibilité publique après la crise de décembre 2001 consécutive à l’accélération du processus. Mais il a surtout été popularisé au niveau international à travers des luttes emblématiques, telles que celles de Zanon et Bruckman, qui ont été fortement médiatisées par les formations politiques engagées aux cotés des travailleurs. Pour autant, de nombreux commentaires et articles ne reflètent pas totalement la réalité du processus compte tenu de la diversité des situations, des postures adoptées et des difficultés rencontrées. Si le mouvement a atteint son apogée entre 2002 et 2004, il s’est néanmoins poursuivi et à même retrouvé de la vigueur avec la crise amorcée en 2008.
Devant les fermetures et la montée du chômage, de nombreux travailleurs ont impulsé la réouverture des installations abandonnées par leurs propriétaires, donnant lieu à un mouvement qui se poursuit aujourd’hui. A l’origine du mouvement, les acteurs ont intégré un ensemble d’expériences antérieures, au-delà de leur diversité, et ont contribué à la construction de leur identité. Ces expériences ont enrichi le répertoire d’actions et de réponses sociales face au modèle néolibéral au cours de cette période.
Depuis mars 2002, l’université de Buenos-Aires (UBA) a entrepris un travail de recherche sur les entreprises récupérées par les travailleurs (ERT) dans le cadre du programme « Faculté ouverte ». Ce programme a permis de réaliser trois enquêtes : la première dans les années 2002/2003 Informe Primer relevamiento 2003, la seconde au cours de l’année 2004 Segundo informe ERT Argentine et la troisième entre septembre 2009 et mars 2010 Informe Relevamiento 2010.
L’objectif était de dresser un panorama général de l’état des ERT, en essayant de préciser la portée du phénomène en termes quantitatifs et qualitatifs sur la base du recueil d’informations d’une équipe interdisciplinaire, composée de membres du programme et des étudiants bénévoles des facultés de Lettres et de sciences sociales en visitant une importante quantité d’ERT dans le pays. Les informations ont été recueillies auprès des travailleurs sur la base du volontariat, à partir de trois objectifs principaux : premièrement, donner aux travailleurs ainsi qu’à leurs organisations -en tant que collectif social, économique et politique- des informations détaillées sur leur propre problématique ; fournir des données permettant d’orienter le débat public en vue de l’élaboration de politiques pour consolider et améliorer les processus d’autogestion ; enfin, établir un cadre d’analyse actualisé pour les chercheurs, les intellectuels et les militants sociaux et responsables politiques intéressés par le phénomène de l’ERT, aussi bien au niveau national qu’à l’échelle internationale.
La dernière enquête a permis de requalifier la problématique des ERT au niveau de leur taille et de leurs caractéristiques actuelles. La majorité des données diffusées remontaient à plusieurs années et étaient partielles, elles ne résultaient pas seulement d’études mais aussi de l’action politique, des projets de loi, des jugements, des interprétations théoriques et même des revendications des travailleurs. En outre, un certain nombre de préjugés et de déclarations sans fondement circulaient, entre autres, à cause de l’absence de mise à jour des informations de base sur le phénomène et concomitante avec celui-ci, ce qui a réduit la visibilité publique et l’attention des médias, après l’étape de grandes manifestations autour de la crise de 2001. Bon nombre de ces versions présentaient les ERT comme une manifestation de cette crise, qui avaient disparues avec le reflux de la mobilisation sociale et la reprise économique argentine ou qui ne survivent que comme témoins de ces moments dramatiques. Pourtant, rien n’est plus éloigné de la réalité, les travailleurs et ceux qui accompagnent leurs luttes le savent et pour les auteurs de ces enquêtes : « l’ignorance vient de l’absence d’intérêt de certains secteurs sociaux et politiques pour la classe ouvrière » (Ruggeri-2010).
Pour une plus grande diffusion des résultats et de la réalité des ERT en Argentine, nous publions des synthèses en français des rapports des enquêtes de 2004Synthèse rapport ERT 2004 et de 2010 Synthèse rapport ERT Argentine réalisées par Richard Neuville.
Association Autogestion
31 octobre 2012
http://www.autogestion.asso.fr
Liens :
Andrès Ruggeri (Dir.), Le troisième rapport sur les entreprises récupérées de l’Université de Buenos Aires : « Las empresas recuperadas en la Argentina 2010 », Buenos Aires, Octubre de 2010, 90 p. est téléchargeable avec les liens ci-dessous:
http://www.recuperadasdoc.com.ar/Informes%20relevamientos/informe_ultima...
Andrés Ruggeri, Carlos Martinez et Hector Hugo Trinchero (Dir.) « Las empresas recuperadas en Argentina » Rapport de la deuxième enquête du programme « Faculté ouverte », Université de Buenos Aires, juillet 2005, 120 p.
OSERA (Observatoire social des entreprises récupérées autogérées) www.iigg.fsoc.uba.ar/empresasrecuperadas/
Programme Faculté ouverte (Univ. de Buenos-Aires)
http://www.recuperadasdoc.com.ar/Αργεντινή, Richard Neuville, Εργατικός Έλεγχος, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Λατινική ΑμερικήTopicΝαιΝαιNoΌχι -
French24/10/12
En cet automne maussade où les restructurations industrielles et les plans de destruction d’emplois tombent comme s’il en pleuvait, il n’est peut-être pas inutile de rappeler la lutte menée par les travailleurs de Continental au Mexique et de tenter d’en tirer des enseignements.
En 2001, Continental Tire -qui possède 25 usines dans le monde- profite de l’opportunité de l’élection de Vicente Fox (Parti d’action nationale – droite) à la présidence de la république du Mexique pour engager la flexibilisation et la précarisation de l’emploi au sein de l’entreprise. En effet, le nouveau président s’est engagé à libéraliser l’économie en vertu de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) entré en vigueur au 1er janvier 1994. Alors que la multinationale allemande a acheté l’usine Hulera de Euzkadi en 1998, située à El Salto dans la banlieue de Guadalajara, elle engage un bras de fer avec le Syndicat national révolutionnaire des travailleurs (SNTRE) de la Compagnie Hulera de Euzkadi, qui compte un millier de travailleurs, pour imposer son plan de restructuration. C’est sans compter sur la détermination des travailleurs qui vont refuser le chantage à la fermeture et engager une très longue grève qui se conclura par la cession d’une partie de l’unité de production et la reprise de la production sous gestion ouvrière avec un statut coopératif.
L’entreprise Euzkadi a été fondée dans les années 30 par un exilé basque à Mexico pour produire des espadrilles et des semelles de gomme. EN 1935, le Syndicat unique révolutionnaire des travailleurs de Euzkadi (SURTE) est créé et trois ans plus tard, sous la présidence de Lázaro Cárdenas, une convention collective de branche est conclue, elle prévoit notamment les 40 heures et 56 jours de congés. Le syndicat est alors animé par un courant classiste, d’inspiration marxiste, la corriente roja, et adopte un fonctionnement démocratique qui repose sur la prise de décision en assemblée générale. Dans les années 70, le SURTE, qui deviendra le Syndicat national révolutionnaire d’Euzkadi (SNTRE), se désaffilie de la Centrale des travailleurs du Mexique (CTM), largement compromise avec le parti au pouvoir et des pratiques clientélistes.
Au cours de la période qui court de 1989 à 1998, l’entreprise appartient au groupe Carso et connaît une phase de prospérité, ce qui ne l’empêche par d’être rachetée par Continental Tire. La multinationale profite du contexte de dérégulation conforme à l’ALENA et des perspectives offertes par le futur Plan Puebla Panamá (Région Amérique centrale) pour remettre en cause les conquêtes ouvrières avec le soutien de l’état. D’emblée, les nouveaux propriétaires décident d’imposer la flexibilité dans l’entreprise, ce qui se traduit par la volonté d’intensifier la productivité et la réduction des salaires afin d’aligner la production au standard international en vigueur dans les autres usines du groupe. Dès 1999, Continental Tire licencie 18 travailleurs, parmi eux le leader syndical, Jesús Torres Nuño. Il s’en suit une lutte pour leur réintégration et, en 2001, malgré les pressions exercées par la multinationale sur les travailleurs, la corriente roja gagne les élections contre le syndicat blanco et reconquiert la représentativité.
Le 17 décembre 2001, les travailleurs apprennent que Continental Tire envisage la fermeture de l’usine si le plan de restructuration, qui prévoit notamment le licenciement de 200 travailleurs, est refusé par le syndicat. Pour parvenir à ses fins, la multinationale s’apprête à arrêter l’usine pendant quatre semaines (avec un salaire de 50 %) pour faire céder le syndicat, c’est-à-dire d’imposer un lock-out patronal. Le plan de la multinationale prévoit notamment la remise en cause du contrat de travail, l’augmentation de la journée de travail à 12 heures, l’augmentation de la productivité de 35 %, la réduction des effectifs, la remise en cause du jour de repos dominical et un nouveau règlement intérieur.
Devant le refus du SNTRE, la multinationale décide de fermer unilatéralement l’entreprise comme elle l’avait annoncée. Immédiatement, l’assemblée générale des travailleurs élabore un plan de lutte avec occupation permanente afin d’empêcher l’enlèvement des machines. Les travailleurs encerclent l’usine, construisent des barricades et entament alors une longue grève qui va durer 1 141 jours (trois ans, un mois et dix jours). Dans leur lutte, les travailleurs affrontent les pouvoirs patronaux mais également politiques, ces derniers accusent le syndicat d’intransigeance et d’être le responsable de la fermeture de l’usine, la CTM (Centrale syndicale compromise avec le pouvoir et non-représentative) va même jusqu’à négocier la révision du contrat de travail dans le but de laisser les travailleurs sans couverture sociale. Mais le syndicat s’organise, définit une stratégie et déploie tout un répertoire d’actions pour trouver des alliances et des soutiens. Cela se traduit notamment par le renforcement de solidarité familiale, la dénonciation publique de l’attitude de Continental, des intervention de syndicalistes lors des assemblées générales d’actionnaires, la recherche de soutien au Mexique mais également auprès d’organisations de défense des droits humains en Allemagne, telles que FIAN et Germanwatch (compte tenu du soutien timoré des syndicats allemands) et par l’internationalisation du conflit au niveau syndical.
S’inspirant du mouvement zapatiste, les travailleurs d’Euzkadi entreprennent une marche à travers le pays pour développer la solidarité. Dès le départ, ils peuvent compter sur le soutien inflexible de la grande coopérative Pascual (Agroalimentaire) et du syndicat mexicain des électriciens. Ils parviennent à nouer des contacts avec d’autres secteurs, comme avec le mouvement de paysans de San Salvador Atenco (qui lutte contre un méga projet d’aéroport).
Au niveau international, le SNTRE trouve des soutiens en Europe, auprès de syndicats latino-américains (Argentine, Brésil, Colombie, Guatemala et Uruguay) regroupés dans la Front unique des travailleurs du caoutchouc (FUTINAL) et de la Fédération mondiale de l’industrie chimique. En mai 2003, des représentants du syndicat réalisent une tournée en Europe, à l’invitation d’organisations syndicales et de droits humains pour internationaliser leur lutte. Le mouvement est également relayé en Europe par la IVe Internationale, des syndicalistes seront invités par les députés de la LCR à l’occasion de la visite du président mexicain Parlement européen.
Pendant toutes ces années, le gouvernement de Vicente Fox refuse la demande de nationalisation ou d’expropriation de l’entreprise, telle que revendiquée par les travailleurs, et apporte un soutien sans faille à la multinationale en misant sur l’asphyxie du mouvement. Tout en maintenant un piquet permanent, certains travailleurs sont contraints d’occuper d’autres emplois, leurs épouses et leurs enfants vont chercher du travail pour pouvoir tenir. Après un an de grève, 250 travailleurs se sont résigné à la liquidation et parmi eux 150 ont émigré aux Etats-Unis. Il devient nécessaire de trouver une issue à la lutte qui permette de préserver l’outil de travail et de sauvegarder ainsi les emplois mais pas dans n’importe quelles conditions. Les travailleurs à bout de souffle -ils ont perdu un tiers de leurs camarades- finissent par adopter l’idée de constituer une coopérative.
Le 17 janvier 2005, à l’issue d’une négociation de trois mois, avec la médiation du gouvernement mexicain et sous la pression politique exercée depuis l’Allemagne, Continental Tire décide de se retirer d’El Salto en proposant de céder la moitié de l’usine aux 604 ouvriers qui ont résistés (sur les 971 présents lors de la fermeture de l’entreprise) contre le paiement des salaires perdus pendant la lutte, soit 12 millions de dollars. La particularité de cet accord consiste à investir une partie des indemnités dues dans la propriété de la moitié de l’usine, de fournir une aide technique pendant neuf mois pour réussir le démarrage, l’achat de 500000 pneus par an par Continental et la vente de matières premières à prix préférentiels, plus 225 millions de pesos versés par Continental (Ces points ne seront que partiellement respectés par la multinationale). L’autre moitié de l’usine est vendue à un distributeur de pneus, Llanti Systems.
Le 26 janvier 2005, les directions de Continental et de Llanti Systems, d’un coté, et les travailleurs, de l’autre, signent officiellement la cession de l’usine. Le 18 février 2005, les travailleurs, organisés en coopérative, la Cooperativa trabajadores democráticos de Occidente (TRADOC) prennent possession de l’entreprise. Grâce à la solidarité externe, ils remettent l’usine en fonctionnement en cinq mois et commencent à produire. La production passe de 1 500 pneus par jour en 2005 à 11 000 en 2010[1]. Pour Jésus Torres Nuño, secrétaire général du SNTRE et aujourd’hui président du Conseil d’administration : « Ce succès démontre la capacité des travailleurs à administrer eux-mêmes une grande entreprise »[2].
A l’issue de cette lutte exemplaire, de nombreux travailleurs poursuivent leur engagement politique et continuent à se solidariser avec des mouvements tels que celui de San Salvador Atenco (cité précédemment), l’Assemblée populaire des peuples de Oaxaca (APPO), divers conflits syndicaux et appuient les travailleurs de la maquiladoras (usines au nord du pays produisant à bas coûts et exonérées de droits de douane). Les militants sympathisent également avec l’Autre campagne zapatiste et se mobilisent pour dénoncer la fraude électorale en 2006. Une délégation se rend à Hanovre en 2008 pour manifester avec d’autres travailleurs de Continental, avec ceux de Clairoix. Un meeting de solidarité avec les camarades de Clairoix est organisé devant l’ambassade de France à Mexico durant leur procès à Amiens en 2010.
En 2008, du fait de la crise économique et de problèmes d’approvisionnement en matières premières, la coopérative TRADOC est contrainte de rechercher des partenaires. A l’issue d’une négociation, un accord est trouvé entre l’entreprise états-unienne, Cooper Tire, qui entre dans le capital à hauteur de 38,5 %, Llanty Sistem à hauteur de 20,5 % et TRADOC, qui conserve 41 % des parts pour constituer la Corporación de Occidente. L’accord stipule explicitement l’engagement de maintenir l’autogestion ouvrière dans la production, les deux autres associés n’interviendront que dans la commercialisation et l’acquisition de matières premières. La compagnie fonctionne avec un conseil d’administration tripartite. Une autre coopérative de production, PROEM, est alors créée pour intégrer à la fois les nouveaux travailleurs, à peu près 200, qui deviennent associés au bout de deux années et ceux de TRADOC.
Fin 2011, l’effectif de l’usine avoisinait le millier de travailleurs et les salaires étaient les plus élevés du secteur. Ces deux dernières années, d’importants investissements ont été réalisés pour moderniser l’outil de production qui est devenu un des plus productifs du Mexique.
A l’image d’autres récupérations d’entreprises en Argentine ou au Brésil, cette expérience peut être qualifiée de processus d’autogestion sui generis qui résulte avant tout d’une lutte pour sauvegarder l’emploi et qui obéit aux contraintes du marché. Il ne s’agit donc pas d’une recherche d’alternative au capitalisme mais d’une conséquence du processus néolibéral basé sur la recherche du profit maximum et de la nouvelle division internationale du travail qui en découle, puisque la même année Michelin et Goodyear fermaient leurs usines au Mexique. Néanmoins, cette lutte ouvrière héroïque, tant dans sa durée que dans sa conduite, a amplement démontré qu’une forme d’alternative peut exister pour préserver les emplois, les acquis sociaux et la dignité humaine mais surtout qu’il est possible d’enrayer les plans d’une multinationale, même soutenu par un état, et de la contraindre à négocier. Cette expérience demeure de ce point de vue exemplaire et prouve une fois de plus -s’il le fallait- que des travailleurs peuvent administrer une grande entreprise sous gestion ouvrière. Puisse t-elle inspirer les acteurs d’autres luttes contre les plans de restructuration purement capitalistiques sous d’autres latitudes…
Quelques vidéos : (en castillan)
http://www.youtube.com/watch?v=Y4bh1JKu2Ew&feature=endscreen&NR=1
http://www.youtube.com/watch?v=19yJ9aR8Bb0&feature=relmfu
http://www.youtube.com/watch?v=OnYv7lHEnGk&feature=relmfu
http://www.youtube.com/watch?v=f_RKZCoOZCM&feature=related[1] Jorge Covarrubias, « Cooperativa Tradoc festeja su consolidación a 10 años del cierre de la fábrica de Euzkadi », publié le 16 décembre 2011 sur le site du journal La Jornada : http://archivo.lajornadajalisco.com.mx/2011/12/16/index.php?section=politica&article=009n1pol
[2] Jésus Torres Nuño, « La coopérative mexicaine des « Contis », Site du NPA, 2009. http://www.npa2009.org/content/linternationale-des-salari%C3%A9s-du-pneumatique
Association Autogestion
24 octobre 2012
http://www.autogestion.asso.frSources
Jorge Covarrubias, « Cooperativa Tradoc festeja su consolidación a 10 años del cierre de la fábrica de Euzkadi », publié le 16 décembre 2011 sur le site du journal La Jornada : http://archivo.lajornadajalisco.com.mx/2011/12/16/index.php?section=poli...
Centro de documentación sobre zapatismo, « Las Cuatro Ruedas del Capitalismo: Explotación – Cooperativa de Trabajadores Democráticos de Occidente », publié le 26 décembre 2008 : http://www.cedoz.org/site/content.php?doc=585Richard Neuville, Εργατικός Έλεγχος, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, Μεξικό, Λατινική ΑμερικήTopicΝαιΝαιNoΌχι -
German16/10/12Eine neue Website bringt verschiedene Projekte und ihre Ansprüche zusammen
Kollektive? „Heute kommt eigentlich niemand mehr zu uns und will ein ‚Kollektiv’ gründen“, sagt Wilfried Schwarz vom RGW Beratungsbüro. „ Heute sagen die Leute: ‚Wir machen Permakultur’ oder ‚Wir haben einen Verein, der macht das und das’.“ Das RGW Büro in der Richardstraße in Berlin-Neukölln schult und berät Projekte, die – auf welche Weise auch immer – selbstverwaltet, gleichberechtigt, kooperativ geführt sind. „Früher hieß das ‚Kollektive’ und war politisch wahnsinnig aufgeladen“, sagt Wilfried Schwarz. „Heute gibt es gar keinen gemeinsamen Oberbegriff mehr.“
So heißt es etwas wehmütig auf einem kürzlich ins Netz gestellten Internetportal, dass sich mit der Bewegung der Kollektivbetriebe im Raum Berlin betrifft.
Neben Rückblicken, Ausblicken und Projektskizzen gibt es auf der Seite vor allem auch ganz praktische Informationen, sei zur Gründung eines neuen Kollektivbetriebs, aber auch zu den bereits "real existierenden" Berliner Betrieben. Denn von der Backstube bis zur Fahradwerkstatt, von der Druckerei bis zum Kurierdienst werden in Berlin eine ganze Reihe von Produkten und Dienstleistungen Tag für Tag von Kollektivbetrieben angeboten.
Συνεταιριστικό Κίνημα, Αλληλέγγυα Οικονομία, 21ος αιώνας – Εργατικός Έλεγχος στη Σύγχρονη Εποχή, ΓερμανίαTopicΝαιΝαιNoΌχι -
German15/10/12
"Weit verbreitet ist die Vorstellung, ein Maschinenstürmer sei ein in der Geschichte des Frühkapitalismus vorkommendes menschliches Wesen, in dessen Verzweiflungstat, Maschinen zu zerstören, u.a. seine politische Unreife zum Ausdruck kam.
Schon bei oberflächlicher Betrachtung mit diesem Thema wird deutlich, dass dieser "Vorproletarier", der sich sein Elend nur aus den neumodischen Maschinen erklären konnte, und dessen ganzes Sinnen und Trachten ausschließlich auf deren Zerstörung fixiert war, so nie existierte..."
Mit diesen Zeilen beginnt das Vorwort der Broschüre "Produzenten in der Verantwortung" in der sich die inzwischen aufgelöste "Fachgruppe Betrieb und Gewerkschaft der GAL Hamburg" im Jahr 1988 mit den Phänomenen der Maschinenstürmerei und Sabotage auseinandersetzte. Als Basis dienen verschiedene Beispiele wie etwa die Ludditen im England des Frühkapitalismus, die amerikanische Basisewerkschaft der "Wobblies" anfang des 20. Jahrhunderts, aber auch die antifaschistische Widerstandsgruppe Bästlein-Jacob-Alshagen im Deutschland der 30er Jahre.
Die Broschüre ist hier im Volltext als PDF abrufbar:
Diese Broschüre der inzwischen aufgelösten "Fachgruppe Betrieb und Gewerkschaft der GAL Hamburg" wurde uns zur Verfügung gestellt vom Internetportal http://entdinglichung.wordpress.com/
Εργατικός Έλεγχος τον 19ο αιώνα και πρωτύτερα, Fachgruppe Betrieb und Gewerkschaft der GAL Hamburg (1988), Κοινωνικοί Αγώνες, Συνδικαλισμός, Εργατικός Έλεγχος, Η.Π.Α., Γερμανία, Μεγάλη Βρετανία, ΕυρώπηTopicΝαιΝαιNoΌχι
